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ORCHESTRE PHILHARMONIQUE
DE STRASBOURG
ORCHESTRE NATIONAL
VENDREDI 20
NOVEMBRE, 20H
PMC SALLE ÉRASME
Aziz SHOKHAKIMOV
direction
Alexander SOMOV
violoncelle
ROBERT SCHUMANN
Concerto pour violoncelle et orchestre
en la mineur op. 129
35’00
DIMITRI CHOSTAKOVITCH
Symphonie n° 10
en mi mineur op. 93
57’00
www.philharmonique.strasbourg.eu
1
SAISON
2015-16 • MARKO LETONJA direction musicale et artistique
F
ondé en 1855, l’Orchestre Philharmonique de
Strasbourg fait aujourd’hui figure de référence dans
l’univers musical européen. Un succès qui s’explique
par le haut degré d’exigence de ses musiciens et le talent
des chefs internationaux qui ont dirigé cet ensemble de
mains de maître.
Prix européen d’orchestre symphonique en 1996, Prix
Claude Rostand en 1999, Victoire de la musique en 2006…
L’OPS peut se targuer d’avoir remporté des trophées parmi
les plus prestigieux.
Dans les deux œuvres au programme de ce concert,
Schumann et Chostakovitch se livrent à une sorte
d’introspection sur leur statut de compositeur, sur leur
ambivalence et sur leur attitude face au pouvoir.
Excellent concert à vous !
2
L’OPS
Das Orchestre Philharmonique de Strasbourg wurde
1855 gegründet und gehört heute zu den führenden
Akteuren der europäischen Musikszene. Ein Erfolg, der
den anspruchsvollen Musikern ebenso zu verdanken ist
wie dem Talent der Dirigenten aus aller Welt, die das
Ensemble im Lauf der Jahre meisterhaft geleitet haben.
Das Orchestre Philharmonique de Strasbourg erhielt
verschiedene renommierte Auszeichnungen, wie 1996 den
Europäischen Orchesterpreis und 1999 den Opernpreis
Prix Claude Rostand; 2006 wurde es bei den französischen
„Victoires de la Musique“ geehrt.
In den beiden Werken, die bei diesem Konzert auf dem
Programm stehen, geben Schumann und Schostakowitsch
Einblick in ihren ambivalenten Status als Komponisten
und ihre Haltung gegenüber den Mächtigen.
Wir wünschen Ihnen ein wunderbares Konzert!
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Palais de la musique et des congrès
Place de Bordeaux – 67000 Strasbourg
Tél.. +33 (0)3 68 98 51 31
email : [email protected]
www.philharmonique.strasbourg.eu
Marko LETONJA • Direction musicale et artistique
Francis CORPART • Administrateur général
Financé par la Ville de Strasbourg
Avec le soutien du ministère de la Culture (direction de la musique et de la danse / direction des affaires
culturelles d’Alsace) et du Conseil général du Bas-Rhin.
Les données relatives aux programmes et aux distributions pour chaque concert sont susceptibles de connaître
des modifications et sont présentées à l’intérieur du présent document. Tous droits réservés. Reproduction
complète ou partielle interdite sans autorisation des différents auteurs.
Licences d’entrepreneur de spectacles n°2-1059106 et n°3-1059107
Impression : Imprimerie intégrée de la Ville et Eurométropole de Strasbourg. Dépot légal : novembre 2015
Reymann communication 03 69 22 67 00 CONCEPTION GRAPHIQUE ET MONTAGE
Stéphane FRIEDERICH RÉDACTION DES COMMENTAIRES
Hervé LÉVY RÉDACTION DES BIOGRAPHIES
Anke BAUMGARTNER TRADUCTIONS
3
LES ARTISTES-MUSICIENS
de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg
PREMIER VIOLON SUPER SOLISTE Charlotte JUILLARD.
PREMIERS VIOLONS SOLOS poste à pourvoir, Philippe LINDECKER.
P
PREMIERS VIOLONS Hedy KERPITCHIAN, Thomas GAUTIER,
Martine GAUDEFROY, Patricia SCHAEFER, Marc MULLER, Serge NANSENET,
Tania SAKHAROV, Claire BOISSON, Fabienne DEMIGNÉ, Sylvie BRENNER,
Christine LARCELET, Muriel DOLIVET, Gabriel HENRIET, Claire RIGAUX,
Yukari KUROSAKA, François-Xavier PARISON.
DEUXIÈMES VIOLONS Anne WERNER, Serge SAKHAROV, Ethica OGAWA,
Florence KUNZER, Odile OBSER, Florence TOGONAL, Eric RIGOULOT,
Agnès VALLETTE, Emmanuelle ANTONY-ACCARDO, Malgorzata CALVAYRAC,
Alexandre PAVLOVIC, Katarina PAVLOVIC, Evelina ANTCHEVA,
Tiphanie TREMUREAU, Yann PASSABET-LABISTE, Jeanne MAURIN.
ALTOS Harold HIRTZ, Nicole MIGNOT, poste à pourvoir, Jean HAAS,
Florence JEMAIN-KAERCHER, Françoise MONDESERT, Ingrid LA ROCCA,
Bernard BAROTTE, Odile SIMÉON-DREVON, Agnès MAISON, Boris TONKOV
Angèle PATEAU, postes à pourvoir.
VIOLONCELLES Alexander SOMOV, Véronique FUCHS, Olivier ROTH,
Tanguy RIOCHE, Christophe CALIBRE, Juliette FARAGO, Nicolas HUGON,
Olivier GARBAN, Pierre CORDIER, Thibaut VATEL, Paul-Edouard SENENTZ.
CONTREBASSES Stephan WERNER, Gilles VENOT, Thomas KAUFMAN,
Jean-Pierre ALLIAUME, Claire BIDAULT, Jean-Yves BENICHOU,
Isabelle KUSS-BILDSTEIN, Thomas CORNUT.
HARPE Pierre-Michel VIGNEAU
FLÛTES Sandrine FRANÇOIS, Anne CLAYETTE, Ing-Li CHOU,
Sandrine PONCET-RETAILLAUD, Aurélie BECUWE-SCHALCK.
HAUTBOIS Sébastien GIOT, René BELLIER, Guillaume LUCAS,
Pierre CARETTE, Jean-Michel CRÉTET.
CLARINETTES Sébastien KOEBEL, Jérôme SALIER, Pierre BREGEOT,
Stéphanie CORRE, Alain ACABO, poste à pourvoir.
BASSONS Jean-Christophe DASSONVILLE, Philippe BERTRAND,
Mathieu CARO, Alain DELEURENCE, poste à pourvoir
CORS Jérôme HANAR, Kévin CLEARY, Renaud LEIPP, Patrick CAILLIERET,
Rémy ABRAHAM, Sébastien LENTZ, Jean-Marc PERROUAULT.
TROMPETTES Vincent GILLIG, Jean-Christophe MENTZER, Julien WURTZ,
Daniel STOLL, Angela ANDERLINI.
TROMBONES Nicolas MOUTIER, Laurent LARCELET, Renaud BERNAD,
Régis CARROUGE.
TUBA Micaël CORTONE D’AMORE.
TIMBALES-PERCUSSIONS Denis RIEDINGER, Norbert JENSEN,
Stephan FOUGEROUX, Olivier PELEGRI, Grégory MASSAT.
4
L’OPS
P
ar respect pour les artistes comme pour le public,
l’accès à la salle ne sera plus possible après le début
de chaque concert. Pour le confort et le bien-être de
tous, nous vous remercions d’observer le silence pendant les
concerts, y compris entre chaque mouvement des oeuvres
interprétées. Merci de veiller scrupuleusement à éteindre
votre téléphone portable (ou autre objet électronique
susceptible de sonner) à votre entrée dans la salle de concert.
Il est strictement interdit de filmer, de photographier ou
d’enregistrer tout ou partie des concerts sans l’accord des
ayants droit.
Bibliographie / Bibliografie
Le Conservatoire et l’Orchestre
philharmonique de Strasbourg
(Geneviève Honegger)
Orchestre philharmonique de
Strasbourg, un orchestre dans
sa ville (Hervé Lévy et Pascal
Bastien) Ville de Strasbourg
Diffusion / Vertrieb La Nuée bleue
Au Tempo de l’histoire,
Catalogue de l’exposition organisée
à l’occasion des 150 ans de l’OPS,
Ville de Strasbourg. / Katalog
zur Ausstellung anlässlich der
150-Jahr-Feier des OPS, Stadt
Straßburg
Discographie / Diskografie
Retrouvez l’intégralité de la
discographie de l’Ops : / Die
vollständige Diskografie des OPS:
www.philharmonique.strasbourg.eu
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE
DE STRASBOURG ORCHESTRE NATIONAL
Ceci est une place
Nouvelle billetterie de l’OPS
5
C’est en ligne !
Aziz
SHOKHAKIMOV
Direction/Leitung
N
é en 1988 à Tachkent (Ouzbékistan), il entre à
l’école Uspensky – spécialisée dans l’éducation des
enfants surdoués en musique – à 6 ans : il y étudie
le violon, l’alto et la direction d’orchestre avec Vladimir
Neymer. À 13 ans, il fait ses débuts avec l’Orchestre
symphonique national d’Ouzbékistan, dont il devient
chef principal à l’âge de 18 ans (2006-1012). Sa carrière
prend un tournant décisif en 2010 à Bamberg, lorsqu’il
remporte le Deuxième prix du prestigieux Concours
international de direction d’orchestre Gustav Mahler au
pupitre des Bamberger Symphoniker. Il fait alors des débuts
triomphaux avec des phalanges comme la Staatskapelle
Dresden, la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, le
London Philharmonic Orchestra, l’Orchestre symphonique
de Lucerne, le Düsseldorfer Symphoniker, l’Orchestra
Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi ou encore le Sinfonia
Varsovia. Son talent précoce et étincelant lui vaut de beaux
succès auprès du public et des éloges de la critique. On
put ainsi lire en janvier 2011, dans Il Resto del Carlino, le
quotidien de Bologne : « À la fin du concert, un vent de folie
a soufflé sur la salle. Voilà un incroyable chef d’orchestre, âgé
de 22 ans seulement. » Au cours de la saison 2013 / 2014,
Aziz Shokhakimov a dirigé une belle production d’Eugène
Onéguine à Bologne. Après une mémorable Carmen
(décembre 2014) au Deutsche Oper am Rhein (Düsseldorf
& Duisbourg), il y a été engagé comme chef au début de
cette saison au cours de laquelle il dirige Aida, Les Contes
d’Hoffmann, Le Coq d’Or et Rigoletto. En novembre 2014,
on avait pu apprécier sa fougue, sa musicalité et sa précision
à l’occasion du Concert à l’Université de l’OPS, puis dans
un programme rassemblant des pages de Sibelius, Glass,
Moussorgski et Janáček.
6
Biographie / Biografie
A
ziz Shokhakimov wurde 1988 in Taschkent
(Usbekistan) geboren und als Sechsjähriger in die
Uspenskij-Musikschule für musikalisch hochbegabte
Kinder aufgenommen. Dort lernte er Violine und Bratsche
sowie Dirigieren bei Vladimir Neymer. Im Alter von 13
Jahren gab er sein Debüt als Dirigent mit dem Nationalen
Sinfonieorchester Usbekistan, dessen Chefdirigent er 2006
im Alter von 18 Jahren wurde und bis 2012 blieb. 2010
gewann er am Pult der Bamberger Symphoniker den zweiten
Preis beim renommierten Gustav Mahler Dirigierwettbewerb
– der Startschuss für seine internationale Karriere. Daraufhin
gab er vielbeachtete Debüts mit Klangkörpern wie der
Staatskapelle Dresden, der Deutschen Kammerphilharmonie
Bremen, dem Luzerner Sinfonieorchester, den Düsseldorfer
Symphonikern, dem Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe
Verdi und der Sinfonia Varsovia. Der überaus begabte junge
Dirigent erntet den Beifall des Publikums und das Lob der
Kritiker. Im Januar 2011 schrieb die italienische Tageszeitung
Il Resto del Carlino in Bologna: „Am Ende der Aufführung zeigte
sich das zahlreich erschienene Publikum buchstäblich verrückt
vor Begeisterung … Ein unglaublicher Dirigent, erst 22 Jahre
alt.“ In der Spielzeit 2013/14 dirigierte Aziz Shokhakimov
in Bologna eine bemerkenswerte Neuproduktion von Eugen
Onegin. Nach einer unvergesslichen Carmen (Dezember
2014) an der Deutschen Oper am Rhein (Düsseldorf
und Duisburg) wurde er dort zu Beginn dieser Saison als
Kapellmeister engagiert und dirigierte 2015/16 Aida,
Les Contes d’Hoffmann, Der goldene Hahn und Rigoletto.
Im November 2014 begeisterte Aziz Shokhakimov das
Straßburger Publikum durch Temperament, Musikalität und
Präzision beim „Konzert an der Universität“ des OPS sowie
im Rahmen eines Programms mit Werken von Sibelius,
Glass, Mussorgski und Janáček.
7
Alexander
SOMOV
Violoncelle /
Cello
L
e violoncelliste bulgare débute son cursus dans
sa ville natale, à l’École nationale de musique de
Sofia, avec Stefan Rounevsky avant d’être l’élève de
Stefan Popov et de poursuivre ses études à Londres, à la
Guildhall School of Music & Drama (entre 1995 et 1999).
Il est le premier ressortissant d’un pays d’Europe de l’Est
à y recevoir la prestigieuse Médaille d’or (1998), la plus
haute distinction de l’établissement qui, auparavant, avait
été accordée à des artistes comme Jacqueline du Pré ou
Bryn Terfel. Il devient, en avril 2000, premier violoncelle
du Royal Northern Sinfonia de Newcastle, un orchestre
de chambre dont le directeur musical était alors Thomas
Zehetmair ; il y a collaboré avec des artistes comme Yuri
Bashmet, Heinrich Schiff ou Sir Roger Norrington. Il
mène de plus une carrière de soliste et se voit régulièrement
invité en tant que premier violoncelle par le London
Philharmonic Orchestra, le Scottish Chamber Orchestra ou
encore le English Chamber orchestra. Alexander Somov a
intégré l’Orchestre philharmonique de Strasbourg en tant
que super-soliste en avril 2006. Il est également professeur
au conservatoire et à l’académie supérieure de musique de
Strasbourg. Il explore en outre le répertoire chambriste,
collaborant notamment avec des artistes comme JeanYves Thibaudet, Tasmin Little, Boris Garlitsky, John York,
Nathan Williamson ou encore Venera Bojkova. Il participe
régulièrement à la saison chambriste de l’Orchestre avec
lequel il se produit également en soliste : souvenons-nous
ainsi d’un très beau Concerto n°2 de Tartini, la saison passée.
Parmi ses enregistrements, mentionnons un disque dédié à
Chostakovitch (Gega New, 2012) gravé avec l’Orchestre de
la radio bulgare et Milen Nachev.
www.alexandersomovcello.com
8
Biographie / Biografie
D
er bulgarische Cellist nahm zunächst Unterricht
bei Stefan Rounevsky in seiner Heimatstadt Sofia
und studierte anschließend von 1995 bis 1999
bei Stefan Popov an der Guildhall School of Music and
Drama in London. Als erster Osteuropäer erhielt er 1998
die höchste Auszeichnung des Instituts, die renommierte
Goldmedaille, die zuvor an Künstler wie Jacqueline du Pré
und Bryn Terfel verliehen worden war. Im April 2000 wurde
Alexander Somov Erster Cellist der Northern Sinfonia
Newcastle, einem damals von Thomas Zehetmair geleiteten
Kammerorchester. Er spielte dort mit Künstlern wie Yuri
Bashmet, Heinrich Schiff und Sir Roger Norrington.
Darüber hinaus trat der Virtuose als Solist auf und war häufig
als Erster Cellist beim London Philharmonic Orchestra,
beim Scottish Chamber Orchestra und beim English
Chamber Orchestra zu Gast. Seit April 2006 ist Alexander
Somov Erster Solocellist des OPS. Er unterrichtet ferner
am Konservatorium und an der Académie supérieure de
musique in Straßburg. Auf dem Gebiet der Kammermusik
arbeitet er mit Musikern wie Jean-Yves Thibaudet, Tasmin
Little, Boris Garlitsky, John York, Nathan Williamson und
Venera Bojkova. Alexander Somov spielt regelmäßig im
Rahmen der Kammermusik-Saison des OPS, mit dem er
auch als Solist auf der Bühne steht, in der vergangenen
Spielzeit beispielsweise mit dem Cellokonzert Nr. 2 von
Guiseppe Tartini. Aus seinen Einspielungen sei ein Album
mit Werken von Schostakowitsch erwähnt (Gega New,
2012), das er mit dem bulgarischen Rundfunkorchester
und Milen Nachev aufnahm (2012).
www.alexandersomovcello.com
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ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129
S
i l’année 1849 est marquée du sceau faustien avec la
fin de la composition des Scènes de Faust, elle est aussi
l’année qui voit l’éclosion de nombreuses œuvres pour
instruments à vent (op. 70 pour cor et piano, op. 73 pour
clarinette et piano, op. 86 pour 4 cors et orchestre). L’année
1850 est celle d’un grand espoir, celui de quitter Dresde.
« Nous ne resterons à Dresde pour rien au monde, nous nous
ennuyons terriblement… pas un seul musicien à voir », écrit
Clara Schumann dans son journal. Hiller abandonne la
direction de l’orchestre de Düsseldorf et propose le poste
à Robert Schumann. Le couple arrive à l’automne et est
reçu très chaleureusement. Le genre de vie des gens du
Rhin différait totalement du climat saxon de leur précédent
entourage. Une ère de bonheur et d’épanouissement s’ouvre
alors pour le compositeur, semblant même dépasser ses
espérances. L’orchestre est excellent. En octobre, Schumann
compose le Concerto pour violoncelle op. 129 qui sera suivi de
la Symphonie Rhénane op. 97. Les deux œuvres sont écrites
en peu de temps, quelques jours pour le concerto et cinq
semaines pour la symphonie. Ce temps record nous montre
à quel point l’ambiance dans laquelle vivait Schumann
influençait favorablement sa faculté créatrice.
Le Concerto pour violoncelle est sans doute l’une des plus
belles œuvres de son auteur. Elle n’est pas écrite pour un
soliste en particulier. Le Concerto pour piano avait été
pensé pour Clara, celui pour violon pour Joseph Joachim.
Lorsqu’il le compose, Schumann n’a comme exemple que
les partitions de Vivaldi, Boccherini et Haydn. Il choisit
naturellement un petit orchestre capable de dialoguer avec
le soliste. Les trois mouvements sont enchaînés et toute
l’œuvre est parcourue de réminiscences thématiques.
L’ouverture orchestrale est réduite à trois accords « évocateurs
des quatre accords qui préludaient au Songe d’une nuit d’été,
puis dans l’envol thématique modelé sur la cellule cyclique
de la Symphonie écossaise de Mendelssohn » annonçant le
thème du violoncelle et reliant également les deuxième
et troisième mouvements. Le lyrisme et la rêverie de ce
mouvement rappellent l’atmosphère des premiers Lieder.
10
Commentaire des œuvres
Suit un bref et chaleureux Adagio, puis s’enchaîne le Finale
Vivace « construit sur un motif facile à mémoriser par sa forte
impulsion rythmique ». La cadence d’une grande originalité
aura une influence sur d’autres concertos pour violoncelle à
venir dont celui d’Edward Elgar au programme du concert
du 11 novembre.
Le mélodieux Concerto en la mineur est marqué d’un sceau
profondément sentimental. Ce n’est point par hasard que
le Concerto pour piano relève du même esprit. Mais l’élégie
symphonique écrite pour le violoncelle démontre en même
temps, en son tragique exemple, combien sont proches, chez
Schumann, l’ombre et la lumière, les facettes d’Eusébius et
Florestan. Pendant un cours public, Pablo Casals cria à un
jeune violoncelliste : « Douleur, chagrin, tout est ici chagrin,
le pauvre homme ! »
Donné en concert privé le 23 mars 1851, le Concerto pour
violoncelle ne sera créé que le 23 avril 1860.
11
DIMITRI CHOSTAKOVITCH (1906-1975)
Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93
L
a création de la Neuvième symphonie le 3 novembre
1945 étonna le public, qui s’attendait à une œuvre
grandiose, tant par le contenu que par les dimensions.
Le critique David Rabinovitch écrira : « Nous attendions
tous une nouvelle fresque symphonique monumentale, et nous
découvrîmes quelque chose de tout à fait différent, quelque
chose qui nous choqua d’emblée par sa singularité. » Une
motion du Comité Central de 1948 dénonça « les aspects
pathologiques qui sont étrangers au réalisme soviétique ».
Pendant les huit années suivantes, Dimitri Chostakovitch
renoncera à composer une nouvelle symphonie, se
préservant ainsi des attaques du pouvoir central stalinien.
Il livrera ses émotions et ses sentiments dans d’autres
formes : le Premier concerto pour violon, les Chansons
juives, le Quatrième quatuor et certains Préludes et Fugues et
composera également des musiques de film, des musiques
populaires et un oratorio à la gloire de Staline, Le chant des
forêts.
Le 5 mars 1953, le « petite père des peuples » Joseph Staline
meurt. Trois mois plus tard, Chostakovitch travaille à sa
Dixième symphonie. « Sans s’inspirer d’un programme littéraire,
cette nouvelle symphonie allait atteindre à une rare intensité
émotionnelle, et se rapprocher dramaturgiquement de l’univers
théâtral. Cette œuvre, ultime et singulier règlement de comptes
avec le stalinisme, tend même par moments vers l’illustration.
C’est le cas notamment du deuxième mouvement, qui, selon
les propres dires du compositeur, devait tracer un portait
musical du tyran criminel. » Contrairement à son habitude,
Chostakovitch éprouva quelques difficultés à mener à bien
son travail. Le 25 juin, il écrit : « J’essaie de composer une
symphonie. Bien que personne ne me dérange dans mon travail,
je n’avance pas très bien. Quand la force créatrice est à un haut
niveau, rien ne peut m’empêcher de travailler. Mais lorsqu’elle
est à un degré moyen, ou bas, alors ni les maisons de vacances
de l’Union des compositeurs, ni toutes les autres commodités
ne peuvent m’aider. Pour l’instant, je suis en train de terminer
tant bien que mal le premier mouvement. Comment cela se
12
Commentaire des œuvres
poursuivra – je n’en ai pas la moindre idée. » Il ne terminera
le premier mouvement que le 5 août, puis, retrouvera sa
rapidité légendaire. La nouvelle symphonie est achevée à
Moscou le 25 octobre.
En quatre mouvements, la Dixième symphonie s’ouvre sur
un Moderato construit sous la forme d’une arche grandiose.
Au socle de cordes graves et lugubres se posent des dessins
plus mélodiques (clarinettes et flûtes). Puis le mouvement
s’anime et devient de plus en plus violent avec ses accords
déchirants dominés par des trilles stridents. Dans la
dernière partie, un motif tournoie auquel la mesure à trois
temps confère un air de valse. « Dans la coda, un duo de
petites flûtes plane sur de longs accords des cordes. » Sentiment
de course à l’abîme, peur et épouvante, souvenirs des amis
éliminés par les sbires de Staline, voilà ce que suscite cet
Allegro implacable. Dans l’Allegretto et pour le premier
thème, Chostakovitch emploie dans le désordre les lettres
de sa signature musicale DSCH (ré, mi bémol, do, si). Il
les avait déjà utilisées dans le Scherzo du Premier Concerto
pour violon. Cette signature réapparaît dans le bon ordre et
devient une sorte d’idée fixe. Une sonnerie de cor « prendra
l’espace d’un instant l’allure d’une valse fantomatique »,
avant que le silence ne s’installe progressivement. Le finale
débute par un Andante où le hautbois, la flûte et le basson
déroulent un chant désespéré et plaintif. Et pourtant, on
y perçoit le thème vigoureux de l’Allegro qui impose une
ambiance de liesse générale. Celle-ci est interrompue par le
hurlement du DSCH mais la course reprend de plus belle,
« englobant les deux motifs dans un gigantesque crescendo ».
La Dixième symphonie est créée le 17 décembre 1953 à
Leningrad par l’Orchestre philharmonique de la même
ville dirigé par Evgueny Mravinsky. Elle est accueillie avec
enthousiasme par le public et avec réserve par une presse
qui n’a pu suivre l’avis de l’Union des compositeurs et qui
se demande « si des gens simples ont vraiment besoin d’une
telle musique ». Finalement au terme de débats divers, la
symphonie reçoit un accueil positif, l’œuvre est qualifiée
d’exceptionnelle et « susceptible d’exercer une influence
décisive sur l’évolution de la musique symphonique ».
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Max Raabe und Palastorchester
Eine Nacht in Berlin
SAMEDI 30 JANVIER, 20H
DIMANCHE 31 JANVIER, 15H
PMC Salle Érasme
Tarif unique 35 € / Tarif Jeunes 6 €
14
ROBERT SCHUMANN (1810-1856)
Konzert für Violoncello und Orchester a-Moll op. 129
1
849 beendete Robert Schumann einen Großteil seiner
Szenen aus Goethes Faust. In demselben Jahr entstanden
zahlreiche Werke für Blasinstrumente (Adagio und
Allegro op. 70 für Horn und Klavier, Fantasiestücke op. 73
für Klarinette und Klavier, Konzertstück op. 86 für vier
Hörner und Orchester). 1850 brachte dem Komponisten
die Hoffnung, Dresden zu verlassen: „Hier bleiben wir
keinesfalls. Wir haben schreckliche Langeweile, es kommt
einem alles so zopfig hier vor“, schrieb Clara Schumann
in ihr Tagebuch. Ferdinand Hiller bot Robert Schumann
den Posten als städtischer Musikdirektor in Düsseldorf an.
Die Eheleute Schumann kamen im Herbst an und wurden
sehr herzlich aufgenommen. Das Leben im Rheinland
unterschied sich grundlegend von dem in Sachsen. Für
den Komponisten begann eine Zeit des Glücks und der
persönlichen Entfaltung, die seine Erwartungen noch
übertraf. Das Orchester erwies sich als ausgezeichnet. Im
Oktober komponierte Schumann das Cellokonzert op. 129,
gefolgt von der Rheinischen Sinfonie op. 97. Die Sinfonie
entstand innerhalb von fünf Wochen, die Komposition
des Cellokonzerts dauerte gar nur wenige Tage. Dies
macht deutlich, wie vorteilhaft sich Schumanns neues
Lebensumfeld auf seine Schaffenskraft auswirkte.
Das Cellokonzert zählt zweifellos zu den schönsten Werken
Schumanns. Es ist keinem bestimmten Solisten gewidmet
– im Gegensatz zum Klavier- und zum Violinkonzert, die
für Clara Schumann bzw. Joseph Joachim bestimmt waren.
Schumann hatte beim Komponieren nur die Partituren
von Vivaldi, Boccherini und Haydn als Vorbild. Er wählte
ein kleines Orchester, das einen Dialog mit dem Solisten
führen konnte. Die drei Sätze folgen nahtlos aufeinander,
und Anklänge an die verschiedenen Themen ziehen sich
durch das gesamte Werk.
Die Orchestereinleitung ist auf drei Akkorde beschränkt,
ähnlich den vier ersten Akkorden der Ouvertüre von
Mendelssohns Sommernachtstraum. Es folgt ein Thema,
das an das zyklische Motiv der Schottischen Sinfonie
Mendelssohns erinnert; es kündigt das Thema das Cellos
15
Kommentare der Werke
an und verbindet auch den zweiten mit dem dritten Satz.
Die lyrisch-verträumte Atmosphäre des Satzes lässt an die
ersten Lieder denken. Es folgt ein kurzes, warmes Adagio,
an das sich das Finale Vivace anschließt. Es baut auf einem
eingängigen Motiv mit stark rhythmischem Charakter
auf. Die ausgefallene Kadenz beeinflusste später andere
Cellokonzerte, darunter das von Edward Elgar, das am 11.
November auf dem Programm stand.
Schumanns melodisches Cellokonzert a-Moll ist äußerst
gefühlvoll – ebenso wie das Klavierkonzert a-Moll, was kein
Zufall ist. Doch das elegische Cellokonzert beweist auch,
wie nah Licht und Schatten, Eusebius und Florestan, bei
Schumann beieinander lagen. Während eines öffentlichen
Kurses rief Pablo Casals einem jungen Cellisten zu:
„Schmerz, Kummer, hier ist alles Kummer, der arme Mann!“
Am 23. März 1851 fand eine Probe mit Klavierbegleitung
statt, doch die Uraufführung erfolgte erst nach Schumanns
Tod, am 23. April 1860.
DIMITRI SCHOSTAKOWITSCH (1906-1975)
Sinfonie Nr. 10 e-Moll op. 93
D
ie Uraufführung der Neunten Sinfonie am 3.
November 1945 erstaunte das Publikum, das
sowohl inhaltlich als auch formal mit einem
grandiosen Werk gerechnet hatte. Der Kritiker David
Rabinowitsch schrieb: „Wir erwarteten alle ein neues
sinfonisches Monumentalwerk, und wir entdeckten etwas ganz
anderes, das uns durch seine Einzigartigkeit schockierte.“
Der Komponist wurde für seine „Hinwendung zur Welt der
degenerierten, abstoßenden, pathologischen Erscheinungen“
kritisiert, die „der sowjetischen realistischen Kunst fremd
sind“.
In den acht folgenden Jahren komponierte Schostakowitsch
keine weitere Sinfonie und schützte sich so vor den
Angriffen der stalinistischen Machtorgane. Seine Gefühle
brachte er in anderer Form zum Ausdruck, beispielsweise im
Violinkonzert Nr. 1, den Liedern Aus jüdischer Volkspoesie,
dem Streichquartett Nr. 4 und einigen Präludien und Fugen.
Er schrieb auch Filmmusik, volkstümliche Stücke und ein
Oratorium zu Ehren Stalins, Das Lied von den Wäldern.
16
Am 5. März 1953 starb „Väterchen“ Stalin. Drei Monate
später begann Schostakowitsch mit der Arbeit an seiner
Zehnten Sinfonie. Obwohl diesem Werk kein literarisches
Programm zugrunde liegt, strahlt es eine selten erreichte
Gefühlskraft aus und nähert sich in dramaturgischer
Hinsicht dem Theater. Es stellt eine musikalische
Abrechnung mit dem Stalinismus dar und hat mitunter
beschreibenden Charakter. Dies ist insbesondere im
zweiten Satz der Fall, nach den Worten des Komponisten
ein musikalisches Porträt des kriminellen Tyrannen.
Schostakowitsch fiel es ungewöhnlich schwer, seine Arbeit
fertigzustellen. Am 25. Juni schrieb er: „Ich versuche, eine
Symphonie zu schreiben. Obwohl mich niemand bei der
Arbeit stört, komme ich nur mittelprächtig voran. Wenn
die ‚schöpferische Kraft’ einen hohen Grad erreicht, kann
mich nichts an der Arbeit hindern. Wenn sie aber auf einer
mittleren oder gar niedrigen Stufe ist, dann können mir weder
die Erholungsheime des Komponistenverbands noch sonst
irgendwelche Bequemlichkeiten helfen. […] Vorerst bin ich
dabei, unter Schwierigkeiten den ersten Satz zu beenden. Wie
wird es weitergehen – ich habe keine Ahnung.“ Der erste Satz
wurde erst am 5. August fertig, dann fand der Komponist
zu seiner legendären Schnelligkeit zurück. Die 10. Sinfonie
wurde am 25. Oktober in Moskau beendet.
Die Zehnte Sinfonie umfasst vier Sätze und beginnt mit einem
Moderato, das einen weiten Bogen beschreibt. Düster-ernste
Streicher bilden einen Sockel, auf dem melodischere Motive
der Klarinetten und Flöten aufbauen. Der Satz wird immer
lebhafter, mit markerschütternden Akkorden und schrillen
Trillern. Der letzte Teil weist ein wirbelndes Motiv auf, das
durch den Dreiertakt an einen Walzer erinnert. In der Koda
schwebt ein Flötenduo über langen Streicherakkorden. Im
Allegro herrscht ein Klima von Angst und Schrecken. Der
Komponist beschwört Erinnerungen an Freunde herauf,
die von Stalins Schergen liquidiert wurden. Im Allegretto
verwendet Schostakowitsch die Noten seiner musikalischen
Signatur, D Es C H, allerdings in anderer Reihenfolge. Er
hatte diese chiffrierte „Unterschrift“ bereits im Scherzo des
Violinkonzerts Nr. 1 eingesetzt. Dann taucht die Signatur
in der richtigen Reihenfolge wieder auf und wird zu einer
Art fixen Idee. Hörnerklang erinnert einen Augenblick lang
an einen gespenstischen Walzer, bis nach und nach Stille
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Kommentare der Werke
einkehrt. Das Finale beginnt mit einem Andante und dem
verzweifelt-klagenden Gesang von Oboe, Flöte und Fagott.
Dennoch vernimmt man hier das kraftvolle Thema des
Allegro, das ein Klima der Freude verbreitet. Es wird vom
Motiv „D Es C H“ unterbrochen, bevor beide Motive in
einem gigantischen Crescendo verschmelzen.
Die Zehnte Sinfonie wurde am 17. Dezember 1953 vom
Leningrader Philharmonischen Orchester unter der
Leitung von Jewgeni Mrawinski uraufgeführt. Sie wurde
vom Publikum begeistert aufgenommen, fand jedoch nur
ein zurückhaltendes Echo in der Presse, die der Meinung
des Komponistenverbands nicht folgen konnte und sich
fragte, ob einfache Menschen wirklich eine solche Musik
brauchen. Nach verschiedenen Debatten wurde die
Sinfonie schließlich positiv bewertet: Es hieß, das Werk sei
außergewöhnlich und werde entscheidenden Einfluss auf
die Entwicklung der sinfonischen Musik haben.
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Fêtez le Nouvel An avec l’OPS
JEUDI 31 DÉCEMBRE, 20H
VENDREDI 1ER JANVIER, 17H
Au service de sa Majesté, de Haydn à 007...
Tout l’esprit et l’humour british, en musique !
Geoffrey STYLES - Direction
Marc SOUCHET - Baryton
PMC Salle Érasme
Bibliographie / Bibliografie
Le lecteur pourra satisfaire sa curiosité en consultant les ouvrages suivants :
• Schumann, Brigitte François-Sappey [Fayard]
• Chostakovitch, Krzysztof Meyer [Fayard]
Discographie / Diskografie
SCHUMANN
Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129 /
• Pablo Casals, Orchestre du Festival de Prades,
direction Eugene Ormandy [Sony]
• Anne Gastinel, Orchestre philharmonique de Liège,
direction Louis Langrée [Naïve]
• Maurice Gendron, Orchestre de la Suisse romande,
direction Ernest Ansermet [Decca]
• Jacqueline Du Pré, New Philharmonia Orchestra,
direction Daniel Barenboim [emi]
CHOSTAKOVITCH
Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 /
• Orchestre philharmonique de Berlin,
direction Herbert von Karajan [DG]
• Royal Liverpool Philharmonic Orchestra,
direction Vasily Petrenko [Naxos]
• Orchestre philharmonique tchèque,
direction Karel Ancerl [DG]
• Orchestre philharmonique de Leningrad,
direction Evgueny Mravinsky [Erato]
• Concertgebouw Amsterdam,
direction Mariss Jansons [RCO Live]
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