Un autre regard − Prokofiev Philharmonie Luxembourg 23.–24.11.2016 Orchestra of the Mariinsky Theatre Valery Gergiev Dans le cadre de Un autre regard − Prokofiev Philharmonie Luxembourg 2016 ISBN 978-99959-909-6-1 Sommaire / Inhalt Programme 23.11.2016 4 Programme 24.11.2016 6 Backstage 8 André Lischke: Prokofiev, l’élan sonore et dansant 10 Dorothea Redepenning: Sergej Prokofjews Symphonien im Kontext seines Schaffens und seiner Zeit 23 Interprètes 36 Grands solistes / Luxembourg Festival Mercredi / Mittwoch / Wednesday 23.11.2016 20:00 Grand Auditorium Orchestra of the Mariinsky Theatre Valery Gergiev direction Denis Matsuev, George Li piano Sergueï Prokofiev (1891–1953) Symphonie N° 1 en ré majeur (D-Dur) op. 25 «Symphonie classique» (1916/17) Allegro Larghetto Gavotta: Non troppo allegro Finale: Molto vivace 15’ Concerto pour piano et orchestre N° 2 en sol mineur (g-moll) op. 16 (1912/13) Andantino Scherzo: vivace Intermezzo: Allegro moderato Allegro tempestoso 31’ — 4 Concerto pour piano et orchestre N° 1 en ré bémol majeur (Des-Dur) op. 10 (1911/12) Allegro brioso Andante assai Allegro scherzando 16’ Symphonie N° 2 en ré mineur (d-moll) op. 40 (1924/25) Allegro ben articolato Tema con variazioni 36’ 5 Grands chefs / Luxembourg Festival Jeudi / Donnerstag / Thursday 24.11.2016 20:00 Grand Auditorium Orchestra of the Mariinsky Theatre Valery Gergiev direction Sergueï Prokofiev (1891–1953) Symphonie N° 3 en ut mineur (c-moll) op. 44 (1928) Moderato Andante Allegro agitato – Allegretto Andante mosso – Allegro moderato 34’ 6 Cendrillon (Cinderella). Ballet op. 87 (extraits / Auszüge) (1940/1944) 1. Introduction (Einleitung) 2. Pas du châle (Schleiertanz) 6. Les robes neuves des sœurs (Das Ankleiden der Schwestern) 7. La leçon de danse (Tanzstunde) 12. Fée de printemps (Herbstfee) 16. Fée d‘hiver (Winterfee) 28. Mazurka (Mazurka) 29. Arrivée de Cendrillon au bal (Die Ankunft Cinderellas auf dem Ball) 30. Grande valse (Walzer) 35. Duo des sœurs avec des oranges (Duett der Schwestern mit den Orangen) 36. Duo de Cendrillon et du prince (Duett des Prinzen und Cinderellas) 37. Valse-coda (Walzer-Coda) 38. Minuit (Mitternacht) 31’ — Symphonie N° 6 en mi bémol mineur (es-moll) op. 111 (1945–1947) Allegro moderato Largo Vivace 43’ 7 Backstage Un autre regard − Prokofiev Mercredi / Mittwoch / Wednesday 23.11.2016 19:15 Salle de Musique de Chambre Marina Frolova-Walker: «Prokofiev in Paris» (E) Prokofiev left his homeland in the wake of the 1917 Revolution and spent a few years in America, but a trip to Paris in 1921 stretched out indefinitely, and that city became his home for the next 15 years. Although he took many concert tours abroad, he was earnest in his attempts to impress his Parisian audience, playing a selection from his earlier work, and tailoring new pieces to the tastes of his new home town. He was particularly successful as the soloist in his own piano concertos, his inimitable percussive style creating a stir. His Classical Symphony matched the current Parisian vogue for musical neoclassicism, although it was one of his last compositions from Russia. Unfortunately, his new Second Symphony was a step to far: he wanted to outdo Stravinsky and Honegger in modernist complexity, and however much the work is admired today, the audience at the 1925 premiere only felt confused and browbeaten. In this lecture, Marina Frolova-Walker will discuss the genesis of these works and their Paris reception, bringing to light that brief but dazzling period when Prokofiev was at the cutting edge of European modernism. 8 Backstage Un autre regard − Prokofiev Jeudi / Donnerstag / Thursday 24.11.2016 19:15 Salle de Musique de Chambre André Lischke: «Vigueur et rigueur: Prokofiev, un futuriste classique» (F) Iconoclaste mais respectueux de la netteté classique, pianiste athlétique autant que mélodiste généreux, orchestrateur formé par les meilleurs maîtres, Prokofiev dispose d’un arsenal sonore aux facettes multiples et souvent insoupçonnées. Il a rénové la technique et les genres pianistiques, insufflé à la symphonie un nouvel élan et a mis sa verve dynamique au service de la danse. Les deux concerts des 23 et 24 novembre offrent un choix d’œuvres parmi les plus représentatives. 9 Prokofiev l’élan sonore et dansant André Lischke La vie de Serge Prokofiev a été chronologiquement subdivisée en trois parties : en Russie avant la Révolution, où il reçoit une formation musicale complète au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, et s’affirme rapidement comme un novateur des plus radicaux ; en Occident, entre États-Unis et Europe, durant une vingtaine d’années, jalonnées de fortunes diverses, mais toujours très productives. Les relations de plus en plus régulières avec l’URSS aboutissent finalement, à partir de 1938, à son immobilisation dans le pays qu’il ne sera plus autorisé à quitter. Il y meurt le 5 mars 1953, le même jour que Staline ! Ses cinq concertos pour piano et ses sept symphonies sont répartis au cours de sa vie comme suit : les deux premiers concertos datent de la période russe, les trois suivants de la période occidentale. Peu avant la Révolution a été écrite la Première Symphonie « Classique » ; les trois suivantes se sont échelonnées au cours de la décennie 1920–1930 ; les N° 5 à 7 appartiennent aux années soviétiques. Dans le domaine du ballet, Prokofiev, qui possède comme peu d’autres le sens de la gestuelle musicale, a tout autant laissé son empreinte, et ses deux partitions dominantes dans ce domaine sont Roméo et Juliette (1935) et Cendrillon (1944) ; de ce dernier ouvrage, une série d’extraits vous est proposée dans ces concerts. 10 Concerto pour piano N° 1 en ré bémol majeur op. 10 Virtuose du clavier, doté d’une technique puissante, Prokofiev a laissé une œuvre pianistique abondante (neuf sonates, nombreuses pièces diverses). Mais ses concertos offrent un intérêt tout particulier : à cette époque (premier quart du 20e siècle), le genre du concerto pour piano était considéré en Occident comme totalement ringard et n’avait plus cours ; il faudra attendre la charnière des années 1920–1930 pour qu’il se ravive, suivant l’exemple des Russes précisément. Car ce sont bien Rachmaninov et Prokofiev, qui en ces années de creux maintiennent au plus haut niveau la vitalité du genre, et alternant entre eux, le font passer du postromantisme au modernisme. Le Premier Concerto de Prokofiev, écrit en 1912, a été créé par lui à Moscou le 7 août de cette année ; mais, fidèle à son esprit de provocation, il le joua aussi en 1914 lors de l’épreuve finale avec orchestre du Concours Rubinstein de piano – le règlement prévoyait un concerto au choix du candidat ! – et remporta le premier prix. Écrit d’un seul tenant, mais avec plusieurs parties internes, bref (une quinzaine de minutes) mais dense, le concerto reflète bien la provenance et déjà la très claire orientation de son style. Après un début mélodieux mais intense, où l’on peut encore déceler des échos romantiques, la suite voit le piano devenir de plus en plus mécanique et martelant. Dans l’épisode central Andante assai, les cordes avec sourdines et clarinette, relayées par le piano, installent une atmosphère rêveuse, qui n’est nullement rare chez Prokofiev. Le final Allegro scherzando fait réentendre des éléments thématiques de la première partie, aménage une cadence du soliste conformément à la tradition, et conclut dans une apothéose construite sur le thème des premières mesures, retour à l’unité d’idée qui sera couramment, par la suite, une caractéristique de la forme cyclique. 11 Concerto pour piano N° 2 en sol mineur op. 16 Un an après, le Deuxième Concerto, le plus vaste des cinq, montre déjà Prokofiev en plein dans sa phase « futuriste », ravi de choquer public et confrères, effarés par les sonorités qu’il déverse lorsqu’il crée l’œuvre à Pavlovsk le 5 septembre 1913. À noter qu’il le réécrira dix ans plus tard, et qu’il n’est connu que dans cette dernière version. Il est en quatre mouvements, forme peu courante mais attestant d’une invention d’autant plus riche. L’Andantino initial débute dans un thème en rythmes pointés doucement balancés, aussi simple que prenant ; le mouvement suit une progression dynamique et sonore dont la culmination est la gigantesque cadence du soliste, poussant ses moyens physiques jusqu’aux limites, à travers les cascades fracassantes d’accords et le balayage du clavier par des traits fulgurants. La mélodie initiale émerge du tumulte, avec un poids orchestral approprié, et le mouvement retourne peu à peu au lyrisme en demi-teinte d’où il est né. Le très bref Scherzo Vivace, à peine plus de deux minutes de durée, est un parfait exemple du style de toccata que Prokofiev affectionne, en déroulant d’implacables doubles croches aux deux mains parallèlement, de la première mesure à la dernière, sans un instant de répit, avec de sèches ponctuations de l’orchestre. L’Allegro moderato qui suit est défini comme Intermezzo, partagé entre rythme de marche avec des connotations grotesques et de provisoires accalmies mélodiques. Le final offre une construction inhabituelle, entre véhémence, gravité et inquiétude, méditation, puis regain d’énergie dans la dernière partie où piano et orchestre déploient leur maximum de puissance. Des trois concertos suivants de Prokofiev, le N° 3, écrit au moment de l’émigration, sera créé aux États-Unis. Il est resté le plus populaire de la série, grâce notamment à son deuxième mouvement en forme de thème varié, bien partagé entre néo-classicisme et modernité. Le Quatrième Concerto, pour la main gauche (1931), frère de celui de Ravel, écrit pour le même pianiste Paul Wittgenstein, essuya un refus du dédicataire. Composé dans la foulée, le N° 5 (1932) aura le privilège d’être joué par Prokofiev sous la direction du maestro Wilhelm Furtwängler, et entrera par la suite au répertoire de Sviatoslav Richter. 12 Prokofiev en 1918, Library of Congress Symphonie N° 1 « Classique » en ré majeur op. 25 Pendant l’été 1917, à la veille de la Révolution, âgé de 26 ans, Prokofiev se lance pour la première fois dans la composition d’une symphonie, en se plaisant à renverser complètement l’image de lui-même qu’il avait créée. Lui qui compose habituellement au piano, décide à présent de s’en passer : « Je remarquai que le matériau musical créé indépendamment de lui était de meilleure qualité. C’est ainsi que naquit le projet d’une symphonie dans le style de Haydn, dont la technique m’était devenue particulièrement proche après les exercices dans la classe de Tchérepnine ». (professeur de direction d’orchestre au Conservatoire). Prokofiev en dirige lui-même la création à Petrograd le 21 avril 1918, deux semaines avant son émigration provisoire. 13 Kasimir Malevitch, Composition, 1916 Dans le ton de ré majeur, en quatre mouvements, la Symphonie « classique » est d’une durée totale d’un quart d’heure à peine, ce qui la met aux proportions des sinfoniae du milieu du 18e siècle. Tour de force de stylisation, elle contient juste ce qu’il faut de touches harmoniques pour rappeler sa véritable époque d’appartenance. Scintillante, aisée à écouter, elle est devenue une des œuvres les plus populaires de Prokofiev, en particulier grâce à la spirituelle gavotte de son troisième mouvement. Il faut cependant remarquer que l’hommage à Haydn subit là une sérieuse entorse : jamais en effet l’auteur de La Création n’a écrit de gavotte, ni dans ses symphonies ni ailleurs ! Symphonie N° 2 en ré mineur op. 40 C’est à un style totalement différent, et certainement plus conforme à l’idée que l’on se fait de Prokofiev, qu’appartient sa Deuxième Symphonie, composée à Paris en 1924. Elle prolonge en toute logique la veine provocatrice des années russes prérévolutionnaires, rejoignant à présent l’esthétique urbaniste et constructiviste telle qu’elle s’exprime dans Pacific 231 de Honegger. Prokofiev avait déclaré vouloir écrire une symphonie « faite de fer et d’acier ». En même temps, gardant toujours en mémoire ses références classiques, c’est de la dernière sonate de Beethoven, l’opus 111, qu’il s’est inspiré pour la forme : deux mouvements, le second étant écrit sous forme de thème avec variations. Hérissées d’aspérités, ballotées de chocs en contrastes, pratiquant couramment la polytonalité, l’œuvre n’oublie pas pour autant la mélodie, ainsi qu’en atteste le thème lyrique du second mouvement, exposé au hautbois. Au terme de six variations, le thème fondamental du premier mouvement revient pour la culmination. La symphonie fut dirigée à Paris le 6 juin 1925 par Serge Koussevitzky, grand défenseur des musiques nouvelles. Symphonie N° 3 en ut mineur op. 44 Prokofiev avait pris l’habitude, dès les débuts de sa carrière de compositeur, de réaliser des suites instrumentales, pour orchestre ou pour piano, de la plupart de ses œuvres scéniques, pour des raisons pratiques bien simples : il est plus aisé de faire jouer quelques pièces dans un concert que de monter un opéra ou un 15 ballet. C’est donc à l’origine une suite qu’il avait imaginée à partir de fragments de son vaste opéra L’Ange de feu, sur un roman de Valery Brioussov, qu’il composa dans le courant des années 1920. L’action se déroule dans l’Allemagne de la Renaissance et des alchimistes : le chevalier Ruprecht rencontre une jeune femme, Renata, hantée par la vision d’un ange de feu qu’elle doit retrouver incarné en humain. Leur périple conduit le chevalier et sa compagne à travers des rencontres inquiétantes – une voyante, un occultiste, l’apparition inopinée de Faust et de Méphisto – jusqu’à un couvent où Renata, ayant pris le voile, provoque une scène d’hystérie mystique parmi les religieuses, avant d’être condamnée au bûcher par l’Inquisition. Achevé en 1927, L’Ange de feu ne fut jamais représenté du vivant de Prokofiev et l’idée d’en préserver un maximum d’idées musicales sous forme orchestrale s’avéra donc d’autant plus heureuse. Le projet initial de suite symphonique se transforma, dans le courant de l’année 1928, en une symphonie en quatre mouvements qui devint la troisième de son auteur. Prokofiev insista sur le fait qu’elle devait s’écouter comme une œuvre de musique pure, sans prétextes programmatiques, d’autant plus que les thèmes de l’opéra avaient été pensés à l’origine comme instrumentaux, et que les mouvements, sans présenter de continuité d’action, empruntent souvent des extraits épars entre divers actes. Culmination de la période occidentale de Prokofiev, la Troisième Symphonie compte parmi ses œuvres à la fois les plus avancées et les plus diversifiées du point de vue du langage, évoluant avec aisance entre atonalisme, tonalité élargie et diatonisme archaïsant, et offre une richesse d’invention thématique et de coloris instrumentaux servis par un impressionnant effectif orchestral. 16 Mikhaïl Vrubel, Portrait de Valery Brioussov, 1906 17 Prokofiev vers 1950 Symphonie N° 6 en mi bémol mineur op. 111 Vingt ans plus tard, c’est au cœur de la période soviétique de Prokofiev que se situe sa Sixième Symphonie, en trois mouvements, composée pendant l’hiver 1946/47 et dirigée le 11 octobre 1947 à Leningrad par Evgueni Mravinski. Venant après une Cinquième très appréciée par sa teneur optimiste qui traduisait, en 1944, la foi en la victoire, celle-ci fut jugée difficile à appréhender. Prokofiev l’avait définie ainsi : « Le premier mouvement est d’un caractère agité, tantôt lyrique tantôt rude ; l’Andante est plus serein et chantant ; le final est rapide, en mode majeur et pourrait s’apparenter à celui de la Cinquième Symphonie, s’il n’y avait les rudes échos de la première partie. » Ce sont ces « rudes échos » qui semblent avoir posé problème, y compris au plus proche ami de Prokofiev, le compositeur Nikolaï Miaskovsky, qui avoua avoir mis du temps à la comprendre : « C’est profond, mais un peu sombre et orchestré avec dureté ». Il est certain que la gravité et un certain climat pessimiste se ressentent dans cette partition, par ailleurs fort intéressante par la complexité de son écriture. La « sérénité » du mouvement lent est toute relative, et si le finale cherche une éclaircie dans un esprit classique, les violents chocs des premières mesures reviennent apposer leur sceau ultime, qui semble bien avoir déterminé l’esprit de toute l’œuvre. La Sixième Symphonie est dédiée à la mémoire de ­Beethoven : elle porte en effet le numéro d’opus 111, hasard qui trace une passerelle inattendue avec la Deuxième Symphonie, dont la forme, comme on l’a vu, a été suggérée par celle de la dernière sonate du maître de Bonn. 18 Suite de Cendrillon Lorsqu’une partition est subdivisée en numéros aisément jouables séparément, tout chef d’orchestre a la possibilité de sélectionner des extraits à sa guise, en dehors des suites effectuées par le compositeur lui-même, offrant son propre résumé musical et dramaturgique de l’œuvre. Il en est ainsi de Cendrillon, dont il existe trois Suites pour piano, et autant pour orchestre, effectuées par Prokofiev, mais dont une nouvelle anthologie d’extraits est présentée aujourd’hui, jalonnant dans l’ordre les deux premiers actes du ballet. Le premier acte campe la situation et les protagonistes du conte de Perrault : Cendrillon, ses méchantes sœurs, son père et sa marâtre, quelques personnages secondaires, et la mendiante bonne fée avec ses présents et l’avertissement de rentrer à minuit. Le deuxième acte est celui du bal, de la rencontre amoureuse avec le prince et du départ précipité à l’heure fatidique. Le troisième acte dépeint les recherches désespérées du prince, muni de la pantoufle de vair qui ne correspond à nul autre pied féminin, jusqu’au moment des retrouvailles et du bonheur parfait. Du premier acte, on entendra tout d’abord les deux premiers numéros : l’« Introduction » (Andante dolce), qui est tout naturellement le portrait musical de Cendrillon elle-même, ample phrase mélodique, d’abord plaintive, puis embellie d’harmonies majeures, avec des effets instrumentaux recherchés ; elle est suivie du « Pas du châle », un Allegretto pittoresque et spirituel, sur fond d’accompagnement ostinato, avec des staccatos pointus et de brèves virevoltes, illustrant le travail de couture des deux sœurs de Cendrillon, et leur dispute, aux grincements éminemment comiques . Un peu plus loin dans l’acte, un autre numéro lui aussi empreint d’humour est celui des « Robes neuves des sœurs », un Vivo déhanché et burlesque, avec au milieu un Andantino ironiquement gracieux. Sont présentés ensuite les personnages des deux fées, « Fée de Printemps » qui scintille dans un Presto aux sons du piccolo de la flûte et des campanelli, puis « Fée d’Hiver », d’allure légèrement plus modérée mais tout aussi enjouée à travers ses successions de staccatos. Du deuxième acte, largement consacré dans le ballet aux danses de cour, on entendra plusieurs des moments les plus importants 19 de l’action. Une « Mazurka » précède l’une des pages majeures de la partition, l’« Arrivée de Cendrillon au bal », sur les sonorités nimbées des violons dans l’aigu, du triangle et du célesta, et le leitmotiv de Cendrillon réapparaît sous une variante qui garde tout son pouvoir émotionnel, mais est rehaussé d’une sérénité nouvelle. Il s’enchaîne directement avec un des grands numéros chorégraphiques, la « Grande valse », dans laquelle le rêve de la jeune fille devient réalité ; à la fois écho du passé et style musical profondément personnel, c’est là une des meilleures « signatures » de ce classique-moderne qu’est Prokofiev. Un bref numéro comique « Duo des sœurs avec des oranges », fait figure de divertissement. Et de même qu’il n’y a pas d’opéra sans duo d’amour, il n’y a pas de ballet sans Adagio amoureux, et le « Duo de Cendrillon et du Prince » déploie une longue mélodie dans le médium grave des violoncelles et bassons, avivée de guirlande de la harpe et des bois ; son épisode central (Poco piu animato), intense embrasement de passion, sollicite toutes les couleurs orchestrales, avant une reprise symétrique de la première partie. Le duo est suivi d’une « Valse Coda », aux inflexions chromatiques sensuelles, et marquant une accélération vers la fin : minuit approche et le temps presse ! Et l’acte se conclut sur un numéro où le merveilleux confine au fantastique nocturne et un peu inquiétant, lorsque sonne « Minuit » et que sur fond de tic-tac obstiné de wood-block et de sonneries, des lutins bondissent hors de l’horloge, et se livrent à une danse burlesque. Harmonies et timbres se condensent, jusqu’au moment où les dernières mesures font réentendre le leitmotiv de Cendrillon, dont le Prince a ramassé la pantoufle de vair. Sources: Suzanne Moisson-Franckhauser : Serge Prokofiev et les courants esthétiques de son temps, Publications orientalistes de France, 1974 Michel Dorigne : Serge Prokofiev, Fayard, 1994 Laetitia Le Guay : Serge Prokofiev, Actes Sud, 2012 20 Gustave Doré, Cendrillon GRAND THéÂTRE 7., 8., 9., & 10. Dezember 2016 um 20 uhr TanzTheaTer WupperTal pina bausch VollmoND EiN STück VoN PiNA BAuScH Vollmond © laszlo szito inszenierung & Choreographie pina BausCh Bühne peter paBst Kostüme marion Cito musiK amon toBin, alexander BalanesCu mit dem BalanesCu Quartett, Cat power, Carl Craig, Jun miyaKe, leftfield, magyar posse, nenad JeliC, rené auBry, tom waits und andere produKtion tanztheater wuppertal pina BausCh uraufführung 11. mai 2006, sChauspielhaus wuppertal VorstellungsreChte Verlag der autoren, franKfurt a. m. in Vertretung pina BausCh foundation, wuppertal GRAND THéÂTRE i 1, RoND-PoiNT ScHumAN i l-2525 luXEmBuRG iNfoRmATioNEN i www.lESTHEATRES.lu i TEl. +352 47 08 95-1 TickETS www.luXEmBouRGTickET.lu Sergej Prokofjews Symphonien im Kontext seines Schaffens und seiner Zeit Dorothea Redepenning Im Sankt Petersburg des frühen 20. Jahrhunderts konkurrierten unterschiedlichste künstlerische Strömungen miteinander. Als Sergej Prokofjew 1904, 13-jährig, in das Konservatorium eintrat, begann Sergej Djagilew, Herausgeber der Zeitschrift Welt der Kunst (Mir iskusstva), und Propagator des damals neuen L’art-pour-l’artKonzepts, das er in alter russischer Volkskunst und der Ikonenmalerei verwirklicht sah, in Paris einen Markt für seine Ideen zu erschließen. 1906 fand hier seine Ausstellung von neuerer Malerei und alten Ikonen statt; daraus gingen die Saisons russes, zunächst mit Konzerten, dann mit den Ballets Russes, hervor. Djagilews Wiederentdeckung alter russischer Kunst im Zeichen eines Ästhetizismus verband sich mit dem literarischen Symbolismus, der, vertreten durch Autoren wie Konstantin Balmont, Sergej Gorodezkij und Valerij Brussow, den Abgründen der menschlichen Seele in dunklen poetischen Bildern nachspürte. Um 1910 formierten sich der Akmeismus (nach dem griechischen Akmé = Blüte, Spitze), vertreten durch Lyriker wie Anna Achmatowa und Ossip Mandelstam, der den Symbolismus mit schlichten, lebensnahen Sujets in kunstvoller Sprache zu überwinden trachtete. Die radikalste künstlerische Richtung der Zeit war der Futurismus, in dessen Zeichen Künstler zusammenfanden wie die Poeten Vladimir Majakowskij, Velimir Chlebnikow und die Brüder David und Vladimir Bruljuk, die als Maler und Dichter tätig waren. Die russischen Futuristen, die sich 1910, ein Jahr nach der Veröffentlichung von Tomaso Marinettis Futuristischem Manifest, formierten, beschworen lautstark die Zerstörung der klassischen russischen Literatur. «Werft Puschkin, Dostojewski, Tolstoi usw. vom Dampfschiff 23 der Gegenwart», heißt es in ihrem Manifest Eine Ohrfeige dem öffentlichen Geschmack (1912). Provokation und Bürgerschreck als ästhetisches Mittel, das «épater le bourgeois», das auf Charles Baudelaire und Arthur Rimbaud, auf den französischen Symbolismus zurückgeht, mündet hier in kühne Konzepte, die das Wort in Klänge, Silben und Buchstaben aufbrechen – «befreien», wie sie sagten. Die bildende Kunst überwindet alles Gegenständliche in geometrischen Formen, dem sogenannten Kubofuturismus, als dessen Hauptvertreter Kasimir Malewitsch gilt. Das Äquivalent in der Musik, das Aufbrechen des Tones in Mikrointervalle, haben die russischen Futuristen in ihrem Gemeinschaftswerk Sieg über die Sonne (1913) realisiert. Die Musik von Michail Matjuschin ist das schwächste Element der Oper; die Bühnenbilder und Kostüme, gestaltet von Malewitsch, vollziehen den Übergang in den Suprematismus, dessen Schlüsselwerk das Schwarze Quadrat (1915) bildet. Alle diese neuen, sich bekämpfenden Richtungen müssen den jungen Prokofjew nachhaltig fasziniert haben. Mit Djagilew und mit vielen symbolistischen Dichtern wird er später vielfach zusammenarbeiten. Das Studium, das er bei Koryphäen wie Nikolaj Rimskij-Korsakow und Anatolij Ljadow, offenbar ohne besonderen Respekt, durchlief, beendete er 1909 im Fach Komposition mit der für ihn enttäuschenden Note «gut» und 1914 in den Fächern Dirigieren und Klavier mit Auszeichnung. Noch während des Studiums wurde Prokofjew mit den Initiatoren der beim Publikum sehr erfolgreichen «Abende für Zeitgenössische Musik» bekannt. Hier war «die gesamte Kritik und alle, die an moderner Musik interessiert waren», versammelt, Leute, die sich durch «einen ausgeprägten Geschmack und eine scharfe Zunge» auszeichneten, berichtet Prokofjew in seiner Autobiographie. Diese Abende, 1901 von dem renommierten Kritiker Wjatscheslaw Karatygin gegründet, waren ein Zentrum neuer Musik aus Westeuropa (Debussy, Ravel, Mahler, Strauss, Reger, Schönberg) und ein Forum für junge Komponisten und Interpreten. Neben Prokofjew debütieren hier u. a. Igor Strawinsky und sein lebenslanger Freund Nikolaj Mjaskowskij. 24 Am Anfang seiner Karriere versteht sich Prokofjew auch als Pianist, der mit eigenen Werken auf sich aufmerksam macht. Sein Erstes Klavierkonzert Des-Dur op. 10, mit dem er sich 1912 in Moskau präsentiert, und das er 1914 beim Abschlusskonzerts seines Studiums spielt, lässt trotz seiner Kürze (weniger als 20 Minuten Spielzeit) schon den typischen Prokofjew mit der Vorliebe für breite Unisonoflächen, toccatenhaft-brillanten Klaviersatz, für effektvolle Dissonanzen und klare Formbildung erkennen. Bei der Uraufführung des Zweiten Klavierkonzerts g-moll op. 16 bei einem Sommerkonzert 1913 in Pawlowsk muss es wegen der Dissonanzfreudigkeit und passagenweisen klanglichen Härten des Werks, aber auch wegen des provozierend-arroganten Auftretens des Solisten Prokofjew zu tumultähnlichen Zusammenstößen gekommen sein. In einer Rezension ist von einem «regelrechten Skandal» die Rede, wie es in Prokofjews Autobiographie heißt. «Von allen Seiten sind Rufe zu hören wie: ‹Zum Teufel mit dieser Futuristenmusik! Wir wollen Musik hören, die schön ist! So etwas können uns die Katzen zu Hause vormachen!› Eine Gruppe von fortschrittlichen Rezensenten dagegen: ‹Genial! Welch eine Jugendfrische! Was für ein Temperament und für eine Urwüchsigkeit!›» Die Partitur dieses Konzerts ging in den Wirren der Oktoberrevolution ver­loren. Prokofjew hat das Werk 1923 wiederhergestellt und zugleich revidiert. Die Nähe zur Kunst der Gegenwart findet musikalisch Ausdruck in der Absage an Pathos, Sentimentalität und klassische Tonalität. Das zeigt sich auch in Sammelwerken wie den Sarkasmen op. 17 (1912–1914) und den Visions fugitives op. 22 (1915–1917) und in verschiedenen Liederzyklen auf Texte symbolistischer Dichter, auch in der archaisch-wuchtigen Kantate «Es sind ihrer Sieben» op. 30 nach Balmont (1917). Prokofjews Erfolge weckten das Interesse Djagilews, den er 1914 bei einer Studienreise nach London persönlich kennenlernte und der ihm erklärte, dass die Oper tot sei, die Zukunft gehöre dem Ballett. Ein Vorspiel des zweiten Klavierkonzerts soll den Impresario zu dem Ballett-Sujet Ala und Lolli inspiriert haben; gemeint sind zwei skythische Gottheiten, zu denen Gorodezkij ein Szenarium entwarf. Als Djagilew das Projekt als «nicht russisch» fallenließ, machte Prokofjew daraus die 25 Sergej Djagilew,1910 Skythische Suite Ala und Lolli op. 20 (1914/15), die Anfang 1916 in Petrograd, wie Sankt Petersburg seit Ausbruch des Ersten Weltkriegs hieß, uraufgeführt werden konnte und einen ähnlichen Skandal verursachte wie das Zweite Klavierkonzert. Prokofjews kompositorisches Hauptinteresse galt der Bühne. Sein Einakter Maddalena op. 13 (1911–1913) nach Oscar Wilde kam erst posthum heraus; Der Spieler op. 24 (1915/16) nach Dostojewski musste mit der Uraufführung bis 1929 warten. Das Ballett Chout op. 21 (1915) nach dem russischen Märchen vom Narren, der sieben Narren zum Narren hielt, Djagilews Anschlussprojekt zu Ala und Lolli, hatte 1921 in Paris mit den Ballets Russes Premiere. Vielleicht, weil Bühnenwerke in Kriegs- und Revolutionszeiten kaum Chancen haben, machte sich Prokofjew an seine Erste Symphonie, die er im Januar 1918 in Petrograd uraufführen konnte. Sie trägt den Beinamen Symphonie classique, denn der Komponist bemerkte dazu: «Mir schien, dass Haydn, wenn er heute noch lebte, ebenso komponieren würde wie zuvor und gleichzeitig etwas 26 Neues in seine Kompositionsweise aufnehmen würde. Solch eine Symphonie wollte ich komponieren: eine Symphonie im klassischen Stil.» Strawinskys Pulcinella, das Schlüsselwerk des Neoklassizismus, ist erst zwei Jahre später (1919/20) entstanden. Prokofjew knüpft in dieser Symphonie an klassische Vorbilder an, etwa in den Proportionen, den ausgewogenen Sonatensätzen im Eingangsallegro und im Finale, in der Dreiklangsmelodik und in gelegentlichen Alberti-Bass-Figuren. Die Stilisierung schließt auch barocke Elemente mit ein, was in der Gavotte als drittem Satz und den stehenden Begleitakkorden im Larghetto besonders deutlich wird. Hinzu kommen die für Prokofjew typischen unvermittelten harmonischen Wendungen, die die neuartige, auch durchaus ironische Wirkung ausmachen. Dass Revolution und beginnender Bürgerkrieg seiner Künstlerkarriere hinderlich sind, muss sich Prokofjew recht bald klargemacht haben. Nach der Premiere der Symphonie classique erhielt er die Erlaubnis, das Land zu verlassen und reiste im Mai 1918 von Petrograd über Sibirien und Wladiwostok nach Japan, wo er einige Konzerte gab. Nach der Ankunft in den USA Anfang September 1918 versuchte er, zunächst als Pianist Fuß zu fassen. Obwohl er sich dem «konservativen Musikgeschmack» der Amerikaner anzupassen bereit war, musst er bald einsehen, dass er hier nur der zweite russische Pianist hinter Sergej Rachmaninow bleiben würde. Dennoch gestaltete sich der Aufenthalt in den USA nicht so düster, wie Prokofjew es in seiner Autobiographie darstellt. Er konzertierte erfolgreich mit eigenen Werken und als Solist mit amerikanischen Orchestern, und er erhielt Aufträge, u. a. zu Sammlungen von Klavierstücken und zu der Ouvertüre über hebräische Themen op. 34 (1919), die er für ein aus der Sowjetunion emigriertes jüdisches Ensemble in der originellen Besetzung mit Klarinette, Streichquartett und Klavier schrieb. Der bedeutendste Auftrag war der zu der Oper Die Liebe zu den drei Orangen op. 33 (1919), die, inspiriert von Vsevolod Meyerhold und der internationalen Commedia dell’Arte-Begeisterung der Zeit, auf Carlo Gozzis gleichnamigem Stück basiert, und die 1921 in Chicago in französischer Sprache uraufgeführt wurde. 27 Weil ihn seine Situation in den USA nicht befriedigte, orientierte sich Prokofjew zurück nach Europa. Im April 1920 reiste er nach Paris und London, nahm die Gespräche mit Djagilew wieder auf und knüpfte neue Kontakte zu Sergej Kussewitzky, der inzwischen auch in den Westen emigriert war und als Dirigent Fuß fassen wollte. So kam Prokofjew im Sommer 1921 zu zwei vielbeachteten Premieren, der Uraufführung des Balletts Chout bei Djagilew und der europäischen Erstaufführung der Skythischen Suite unter Kussewitzy. Dieser Doppelerfolg ermutigte ihn, mehr in Europa zu wagen, zumal die Saison 1921/22, in der er in den USA sein Drittes ­Klavierkonzert C-Dur op. 26 herausgebracht hatte, nach seiner Einschätzung im Ergebnis «gleich null» war. 1922 ließ er sich endgültig in Frankreich nieder und begann in den westeuropäischen Metropolen zu konzertieren. Die ersten kompositorischen Projekte waren die Oper Der feurige Engel und die Zweite Symphonie, beide zugeschnitten auf ein Publikum, dem Prokofjew glaubte, mehr zumuten zu dürfen. Die Zweite Symphonie d-moll sollte ein Werk «aus Stahl und Eisen» werden. In ihren zwei Sätzen, einem dicht komponierten Allegro ben articolato und einem ausgedehnten Variationen-Satz, orientiert sie sich an Beethovens letzter Sonate N° 32 op. 111. Es ist ein sprödes, von schroffen Kontrasten durchzogenes Werk, das ohne nachhaltige Resonanz blieb. Nach der Premiere resümierte Prokofjew, es sei das wohl einzige Mal gewesen, dass ihm «die Befürchtung kam, die Rolle eines Komponisten zweiten Ranges zu spielen». Er sieht dieses komplexe, in seinen Strukturen anspruchsvolle Werk zu Recht in einer Linie mit den Sarkasmen, der Skythischen Suite und «Es sind ihrer Sieben» als seine klanglich herausforderndsten Werke; die Symphonie sei auch durch die Pariser Atmosphäre inspiriert, weil man dort vor schwierigen Klängen nicht zurückschrecke. Die Idee zum Feurigen Engel, die bis 1919 zurückreicht, griff ­Prokofjew wieder auf, als er die Sommer 1922 und 1923 in Ettal in den Bayerischen Alpen verbrachte. Hier heiratete er 1923 die spanische Sängerin Carolina Codina (Bühnenname: Lina L ­ lubera), mit der er später zwei Söhne hatte. Als sich die Möglichkeit, den 28 Sergej Prokofjew porträtiert 1934 von Igor Grabar Feurigen Engel, wie von Bruno Walter vorgeschlagen, an der Berliner Oper herauszubringen, zerschlug, entschloss sich Prokofjew, aus dem Material eine Symphonie zu machen, seine dritte in c-moll op. 44, die 1929 in Paris uraufgeführt wurde und dem Freund Mjaskowskij gewidmet ist. Die Symphonie hat keinen Untertitel, der auf den Bezug zur Oper hinweist; auch die vier Sätze tragen keine programmatischen Titel, sondern folgen in ihrer Anlage dem klassischen viersätzigen Modell. Dennoch ist die gesamte Symphonie von Material durchzogen, das mit der weiblichen Hauptfigur der Oper, der überspannten, nach ihrem goldenen Engel suchenden Renata, verbunden ist. Für Djagilew schrieb Prokofjew zwei weitere Ballette, Der stählerne Schritt op. 41 (1925/26), ein Werk, das dem westlichen Zuschauer die sowjetische Arbeitswelt in ästhetisierter Gestalt vorführen 29 sollte, und Der verlorene Sohn op. 46 (1928), ein schlichtes, neoklassizistisches Werk, aus dessen Material Prokofjew seine Vierte Symphonie C-Dur op.47 (1930), ein Auftragswerk zum 50-jährigen Bestehen des Boston Symphony Orchestra, gestaltete. Nachdem Djagilew 1929 überraschend verstorben war, erhielt Prokofjew von der Pariser Oper einen weiteren Ballettauftrag; Auf dem Dnjepr op. 51 (1930/31) war sein letztes Werk für westliche Bühnen. Mit dem Gedanken, in die Sowjetunion überzusiedeln, beschäftigte sich Prokofjew spätestens seit 1928, als er erstmals wieder in die Stadt zurückkehrte, die nun Leningrad hieß. Seine Werke waren dort stets auch gespielt worden, und man signalisierte Interesse, ihn zurückzugewinnen. Er erhielt Aufträge, u.a. zu der Filmmusik Leutnant Kishe und zu dem Ballett Romeo und Julia. Er seinerseits empfand seit Ende der 1920er Jahre das Bedürfnis, seine musikalische Sprache zu vereinfachen und glaubte, das mit dem Sozialistischen Realismus vereinbaren zu können, der 1932 offiziell als sowjetische Kunstanschauung proklamiert wurde. Mitteilungen, die Prokofjew wenig später in den sowjetischen Medien bekanntgab, machen deutlich, dass er bereit und willens war, sich anzupassen. Im Sommer 1936 ließ er sich mit seiner Familie endgültig in Moskau nieder – in einer Zeit, als die sogenannten stalinistischen «großen Säuberungen» ihrem grausigen Höhepunkt zustrebten, auch in einem Moment, als Dmitrij Schostakowitsch, Prokofjews jüngerer Kollege und prominentester sowjetischer Komponist persona non grata war, weil dessen Oper Lady Macbeth des Mzensker Kreises Stalins Missfallen erregt hatte und von allen Bühnen abgesetzt worden war. Dass Schostakowitsch sich 1937 mit seiner Fünften Symphonie rehabilitieren würde, war zu diesem Zeitpunkt nicht abzusehen. Die Sowjetmacht kam Prokofjew zunächst entgegen. Er durfte weiterhin in Westeuropa konzertieren; 1938 unternahm er sogar noch einmal eine Amerika-Tournee – seine letzte Auslandsreise. Prokofjew wurde ein sowjetischer Komponist, der zunächst mit unverfänglichen Werken an die Öffentlichkeit trat wie dem charmant-pädagogischen Peter und der Wolf op. 67 (1936), mit politischen Huldigungswerken, wie einer Kantate zum 20. Jahrestag der Oktoberrevolution (1937), einem Gruß 30 Andrej Shdanow, Gedenkmarke: Der Kulturpolitiker war am 31.8.1948, ein halbes Jahr nach dem Beschluss zur Musik, überraschend an einem Herzleiden gestorben. zu Stalins 60. Geburtstag (1938) und mit der Musik zu Sergej Eisensteins Filmklassiker Alexander Newskij (1939). Die großen Ballette Romeo und Julia (Uraufführung nach internen Komplikationen 1938 in Brno) und Cinderella (1945 am Moskauer BoschoiTheater uraufgeführt) wurden internationale Repertoirewerke, zu denen Prokofjew als guter Geschäftsmann jeweils auch eine Reihe Orchestersuiten verfasste. Mit der Gattung Oper, die Prokofjew am meisten am Herzen lag, hatte er weniger Glück. Seine letzte Oper, die Geschichte vom wahren Menschen op. 117 (1947/48), in der ein Flieger nach Verlust beider Beine wieder gehen und tanzen lernt und neu in den Krieg zieht, scheiterte 1948 an der letzten von vier kulturpolitischen Resolutionen, die unter Kulturkommissar Andrej Shdanow verabschiedet wurden. Die ersten drei Resolutionen, alle 1946, sollten die Künste wieder auf den Sozialistischen Realismus einschwören. Sie galten der Literatur, dem Repertoire der Theater und dem Film, wo der zweite Teil von Einsteins Iwan, der Schreckliche einer vernichtenden Kritik unterzogen wurde. Für den ersten Teil hatte das Produktionsteam 1945 den Stalinpreis erster Klasse erhalten. Die Musik zu dem Film stammt von Prokofjew. 31 Die letzten beiden Symphonien müssen im Zusammenhang mit diesen Ereignissen gesehen werden. Während Prokofjews Fünfte Symphonie B-Dur op. 100 (1944) sich durch lyrische Expressivität und den für ihn typischen melodisch-thematischen Ideenreichtum auszeichnet, sind die Sechste Symphonie in es-Moll op. 111 (1945–1947) und die Siebte Symphonie in cis-moll op. 131 (1951/52) ernste, auch spröde Werke, in denen sich der seelische Druck widerspiegelt, der in diesen Jahren, die im Volksmund «Shdanowschtschina» (die schreckliche Zeit unter Shdanow) heißen, auf den Menschen, allen voran den Künstlern lastete. Schon die Entscheidung für Moll-Tonarten ist ein Hinweis; es-moll ist in alten Tonartencharakteristiken die Tonart tiefster Trauer. Prokofjew wusste, dass Modest Mussorgskij diese Tonart vielfach als Todesmetapher eingesetzt hat. Während die spätere cis-moll-Symphonie einen still-resignierten Habitus hat, der schlicht, fast simpel daherkommt, sollte man die es-moll-Symphonie als ein tragisches Werk betrachten. Absteigende Skalen, chromatische Wendungen, auch große Expressivität und schrille Klangfarben kennzeichnen den ersten Satz, der von einem Trauermarschthema dominiert wird. Während das Largo im Mittelteil mit Harfe und Celesta die Erinnerung an eine bessere Welt heraufzubeschwören scheint und an Gustav Mahler erinnert, synthetisiert das Finale Elemente von Scherzo und Schluss-Rondo. Hier wird Volksfest-Stimmung heraufbeschworen, ähnlich wie im Finale von Tschaikowskys Vierter oder Schostakowitschs Sechster – gleichfalls dreisätziger – Symphonie. Das bunte Treiben wird von der Oboe unterbrochen, die mit ihrer Melodie aus dem ersten Satz, dort dolce e sognando (lieblich und träumerisch) bezeichnet, wiederkehrt. Daran schließt sich ein mächtiges Fortissimo des gesamten Orchesters, ein «Aufschrei», wie Mahler solche Stellen nannte. Die fröhlich-ausgelassene Stimmung mag danach nicht wieder aufkommen; nur ihr Rhythmus kehrt wieder, ihre Melodie aber ist seltsam verfremdet. Diese Symphonie entstand in einer für Kultur und Künste bedrohlichen Zeit. Als die Komposition im November 1947 in Leningrad uraufgeführt wurde, konnte Prokofjew nicht ahnen, dass sie wenig später als «formalistisch» verdammt, er 32 Letzte bekannte Aufnahme Sergej Prokofjews aus dem Jahre 1952 selbst, gemeinsam mit seinen prominenten Kollegen ins Fadenkreuz von Shdanows Akttacken geraten und vor allem, dass seine spanische Frau, nachdem er sich nach sowjetischem Recht neu verheiratet hatte, als vermeintliche ausländische Spionin verhaftet und deportiert werden würde. Prokofjew war danach ein gebrochener Mann. Sie kam 1956 wieder frei. Er starb am 5. März 1953. Sein Tod wurde kaum beachtet, denn am gleichen Tag starb Jossif Stalin. Quellen: Sergej Schlifstein (Ed.): Sergej Prokofjew. Dokumente, Briefe, Erinnerungen – Leipzig o.J. [1965] Sergey Prokofiev: Diaries 1915–1923: Behind the Mask, hrsg. und übersetzt von Anthony Phillips – London / Ithaca 2008 Simon Morrison (Ed.): Sergey Prokofiev and His World – Princeton 2008 Simon Morrison: The People’s Artist. Prokofiev’s Soviet years – Oxford 2009 33 Orchestra of the Mariinsky Theatre First Violin Alexei Lukirskiy Olga Volkova Leonid Veksler Anton Kozmin Mikhail Rikhter Ksenia Evtushenko Kristina Minosian Viktoria Boezhova Danara Urgadulova Akhan Meirbekov Andrei Prokazin Anna Glukhova Kirill Murashko Elizaveta Goldenberg Second Violon Zumrad Ilieva Maria Safarova Elena Luferova Anastasia Lukirskaya Inna Demchenko Natalia Polevaya Natalia Izak Viacheslav Grikurov Elena Shirokova Olga Timofeeva Dmitry Neklyudov Svetlana Petrova Viola Yuri Afonkin Lina Golovina Yevgeny Barsov Roman Ivanov 34 Mikhail Anikeyev Andrei Petushkov Alevtina Alexeyeva Olga Neverova Yury Baranov Andrei Lyzo Liudmila Ketova Cello Oleg Sendetsky Anton Gakkel Dmitry Ganenko Omar Bairamov Ekaterina Larina Daniil Bryskin Vladimir Yunovich Kirill Evtushenko Oxana Moroz Ekaterina Lebedeva Double Bass Kirill Karikov Aleksandr Alekseyev Dmitry Popov Angela Contreras Reyes Yevgeny Ryzhkov Boris Markelov Maria Shilo Flute Nikolai Mokhov Sofia Viland Tatiana Khvatova Mikhail Pobedinskiy Oboe Alexander Levin Alexei Fyodorov Viktor Ukhalin Ilya Ilyin Clarinet Viktor Kulyk Ivan Stolbov Nikita Vaganov Dmitry Kharitonov Vitaly Papyrin Bassoon Rodion Tolmachev Yuri Radzevich Ruslan Mamedov Maxim Karpinsky Horn Dmitry Vorontsov Alexander Afanasiev Vladislav Kuznetsov Yuri Akimkin Pyotr Rodin Zakhar Katsman Percussion Andrei Khotin Dmitry Gabbasov Yury Alexeyev Yevgeny Zhikalov Mikhail Vedunkin Dmitry Fedorov Harp Sofia Kiprskaya Keyboard Tatiana Anikina Orchestra Manager Vladimir Ivanov Tour Manager Elina Bakhteeva Stage Hands Pavel Gorshkov Ilya Oleynik Trumpet Timur Martynov Yuri Fokin Vitaly Zaitsev Nikita Istomin Trombone Alexei Lobikov Alexander Gorbunov Alexander Dzhurri Vladimir Polevin Tuba Nikolai Slepnev 35 Interprètes Biographies Orchestra of the Mariinsky Theatre L’Orchestra of the Mariinsky Theatre est l’un des ensembles les plus anciens de Russie. Son histoire remonte au 18e siècle, période du développement d’une formation instrumentale à la cour. Au 19e siècle, Eduard Nápravník a joué un rôle très important dans l’émergence de l’Orchestra of the Mariinsky Theatre, qu’il a dirigé pendant plus de cinquante ans. L’excellence de l’orchestre a été reconnue à de nombreuses occasions par les plus grands chefs qui l’ont dirigé, et, parmi eux, Berlioz, Wagner, von Bülow, Tchaïkovski, Mahler, Nikisch, Rachmaninov, Mengelberg, Klemperer, Walter, Kleiber et Schoenberg. Sous l’ère soviétique, les traditions de l’orchestre ont continué avec des chefs comme Vladimir Dranishnikov, Ariy Pazovsky, Yevgeny Mravinsky, Konstantin Simeonov et Yuri Temirkanov. La formation a créé de nombreux opéras et ballets de Tchaïkovski, mais aussi des opéras de Glinka, Moussorgski et Rimski-Korsakov, ainsi que des ballets de Chostakovitch, Khachaturian et Asafiev. L’orchestre est, depuis 1988, dirigé par Valery Gergiev qui a grandement contribué à élargir le répertoire. En matière d’opéras, l’ensemble a joué le premier Ring et d’autres opéras de Wagner, à commencer par Lohengrin donné en allemand, les opéras de Prokofiev et Chostakovitch, les opus lyriques majeurs de Rimski-Korsakov et Tchaïkovski, les deux versions de Boris Godounov de Moussorgski, ou encore des opéras de Richard Strauss, Janáček, Mozart, Verdi, Berlioz, Puccini et Donizetti. Il possède également un large répertoire symphonique. L’orchestre a interprété l’intégrale des symphonies de Beethoven, Brahms, Mahler, Tchaïkovski, Prokofiev et Chostakovitch, ainsi que des œuvres de Stravinsky, 36 Orchestra of the Mariinsky Theatre & Valery Gergiev photo: V. Baranovsky Messiaen, Dutilleux, Henze, Shchedrin, Tishchenko, Gubaidulina, Kancheli, Karetnikov et Raskatov. L’ouverture de l’auditorium en 2006 et de la nouvelle scène du Mariinsky Theatre en 2013 a eu pour conséquence un enrichissement du répertoire et une amélioration de l’orchestre. Sous la direction de Valery Gergiev, l’Orchestra of the Mariinsky Theatre se produit dans les grandes maisons d’opéra du monde, parmi lesquelles le Metropolitan Opera de New York, le Kennedy Center, le Carnegie Hall, le Royal Opera House Covent Garden, le Teatro Carlo Felice, le San Francisco Opera, la Scala de Milan, l’Isareli Opera, le Théâtre du Châtelet, la Salle Pleyel, le Wiener Konzerthaus, le Concertgebouw Amsterdam, le Festival de Salzbourg et l’Edinburgh Festival. Global Partners of the Mariinsky Theatre: 37 Orchestra of the Mariinsky Theatre Das Orchester des Mariinsky Theaters zählt zu den ältesten Ensembles Russlands. Seine Geschichte reicht bis ins 18. Jahrhundert zurück, in die Zeit der Herausbildung höfischer Instrumentalerziehung. Im 19. Jahrhundert spielte Eduard Nápravník eine entscheidende Rolle für die Orchesterentwicklung. Er leitete den Klangkörper über mehr als 50 Jahre. Die herausragende Qualität des Orchesters überzeugte zu zahllosen Anlässen und unter Leitung großer Dirigenten wie Berlioz, Wagner, von Bülow, Tschaikowsky, Mahler, Nikisch, Rachmaninow, Mengelberg, Klemperer, Walter, Kleiber oder Schönberg. In der Sowjetzeit fand diese Tradition ihre Fortsetzung mit Dirigenten wie Vladimir Dranishnikov, Ariy Pazovsky, Yevgeny Mravinsky, Konstantin Simeonov und Yuri Temirkanov. Das Ensemble brachte Opern und Ballette von Tschaikowsky zur Uraufführung ebenso wie Opern Glinkas, Mussorgskys oder Rimski-Korsakows, aber auch Ballette von Schostakowitsch, Chatschaturjan oder Assafjew. Seit 1988 ist Valery Gergiev Chefdirigent. Unter seiner Leitung wurde das Repertoire erheblich erweitert. Auf dem Gebiet des Musiktheaters machten besonders der erste Ring des Orchesters sowie weitere Wagner-Opern, angefangen bei Lohengrin in deutscher Sprache von sich reden, aber auch maßstabsetzende Produktionen von Opern Prokofjews und Schostakowitschs ebenso wie der Opernhauptwerke von Rimski-Korsakov und Tschaikowsky, beider Fassungen von Mussorgskys Boris Godunow oder von Werken von Richard Strauss, Janáček, Mozart, Verdi, Berlioz, Puccini sowie ­Donizetti. Das Orchester verfügt ebenfalls über ein umfassendes symphonisches Repertoire. Es hat sämtliche Symphonien B ­ eethovens, Brahms’, Mahlers, Tschaikowskys, Prokofjews und Schostakowitschs interpretiert, ebenso wie Werke von Strawinsky, Messiaen, Dutilleux, Henze, Shchedrin, Tishchenko, Gubaidulina, Kantscheli, Karetnikov und Raskatow. Die Eröffnung eines neuen Konzertund Theatersaals 2006 bzw. 2013 trugen zur Erweiterung des Repertoires und zur künstlerischen Qualitätssteigerung bei. Unter Leitung von Valery Gergiev spielt das Orchester in den großen Opernhäusern der Welt, darunter Metropolitan Opera 38 New York, Kennedy Center, Carnegie Hall, Royal Opera House Covent Garden, Teatro Carlo Felice, San Francisco Opera, Mailänder Scala, Isareli Opera, Théâtre du Châtelet, Salle Pleyel, Wiener Konzerthaus, Concertgebouw Amsterdam, Salzburger Festspiele und Edinburgh Festival. Valery Gergiev direction Valery Gergiev est l’un des principaux représentants de l’école de direction pétersbourgeoise. Il a fait ses débuts de chef d’orchestre au Mariinsky Theatre, alors Kirov, en 1978 dans Guerre et Paix de Prokofiev. En 1988, Valery Gergiev a été nommé directeur musical du Mariinsky Theatre avant d’en devenir, en 1996, directeur artistique et général. Depuis son arrivée à la tête de cette institution, s’est développée une tradition de festivals marquant des anniversaires de compositeurs. Ces festivals permettent d’entendre des partitions connues mais aussi des œuvres rarement données ou même jamais représentées. Grâce aux efforts de Gergiev, le Mariinsky Theatre a ainsi remonté des opéras de Wagner et notamment Der Ring en 2003 dans son intégralité. Il s’agissait de la première production entière du Ring en Russie depuis près d’un siècle, et de la première donnée dans la langue originale, en allemand. Sous la direction de Gergiev, le Mariinsky Theatre est devenu l’un des complexes majeurs en matière de théâtre et de concert. Les projets qu’il a mis en œuvre au Mariinsky Theatre incluent des diffusions, des concerts en ligne et la création d’un studio d’enregistrement. L’Orchestra of the Mariinsky Theatre a considérablement élargi son répertoire lyrique et chorégraphique, mais aussi symphonique avec des œuvres de Beethoven, Brahms, Tchaïkovski, Mahler, Prokofiev ou encore Chostakovitch. Valery Gergiev mène également une brillante carrière à l’international. Après avoir fait ses débuts à la ­Bayerische Staatsoper en 1992, au Royal Opera House Covent Garden en 1993 et au Metropolitan Opera en 1994, il continue aujourd’hui à se produire dans les plus grandes maisons d’opéra. De 1995 à 2008, il a été le chef principal du Rotterdam Philharmonic Orchestra, dont il demeure le chef honoraire et, de 2007 à 2015, du London Symphony Orchestra. 39 Valery Gergiev photo: Alberto Venzago Depuis l’automne 2015, il est à la tête des Münchner Philharmoniker. Valery Gergiev est le fondateur et le directeur de prestigieux festivals internationaux comme Stars of the White Nights depuis 1993 et le Festival de Pâques de Moscou depuis 2002. À partir de 2011, il dirige le comité d’organisation du Concours International Tchaïkovski. Valery Gergiev a reçu de nombreuses récompenses nationales en Russie, en Arménie, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en France et au Japon. Valery Gergiev Leitung Valery Gergiev ist einer der Hauptrepräsentanten der angesehenen Petersburger Dirigentenschule. Sein Dirigierdebüt gab er 1978 am heutigen Mariinsky, dem damaligen Kirow-Theater mit Prokofjews Krieg und Frieden. 1988 wurde er zum musikalischen Leiter des Mariinsky Theaters ernannt, bevor er 1996 dessen künstlerische Gesamtleitung und Generaldirektion übernahm. Seither hat das Haus eine Festivaltradition entwickelt, die sich an den großen Komponistenjubiläen orientiert. Diese Festspiele erlauben es gleichermaßen, die Meilensteine der Musikgeschichte und Ausgrabungen zu präsentieren. So war es dem Engagement Gergievs zu danken, dass die Musikdramen Wagners – namentlich 2003 Der Ring des Nibelungen in all seinen Teilen – auf die Bühne des Mariinsky gelangten. Dies war die erste Gesamtaufführung des Werks in ­Russland seit annähernd 100 Jahren und die erste Aufführung überhaupt in deutscher Originalsprache. Unter Leitung von Gergiev hat sich das Mariinsky zu einem Zentrum des Theater- und Konzertbetriebs entwickelt. Die durch ihn an dem Haus realisierten Projekte beinhalten Rundfunkübertragungen, Konzerte im Internet und die Einrichtung eines Tonstudios. Das Orchester des Mariinsky Theaters hat unter Gergievs Leitung sein Opern- und Ballettrepertoire ebenso erheblich erweitert wie das ­symphonische, insbesondere um Werke Beethovens, Brahms’, Mahlers, Prokofjews oder aber Schostakowitschs. Darüber hinaus verfolgt Gergiev eine herausragende internationale Karriere. Nach seinem Debüt 1992 an der Bayerischen Staatsoper, 1993 am Royal Opera House Covent Garden und 41 1994 an der Metropolitan Opera, steht er heute an den Pulten der großen Opernhäuser der Welt. 1995 bis 2008 war er Chef­ dirigent des Rotterdam Philharmonic Orchestra, dem er heute als Ehrendirigent verpflichtet ist. 2007 bis 2015 war er musikalischer Leiter des London Symphony Orchestra. Seit Herbst 2015 steht er an der Spitze der Münchner Philharmoniker. Valery ­Gergiev ist Gründer und Leiter renommierter internationaler Festivals wie Stars of the White Nights seit 1993 oder Moskauer Osterfestival seit 2002. Seit 2011 leitet er das Organisationskomitee des Internationalen Tschaikowsky Wettbewerbs. Valery Gergiev wurde mit zahlreichen nationalen Ehrungen und Preisen verschiedener Länder bedacht – so in Russland, Armenien, Deutschland, Italien, den Niederlanden, Polen, Frankreich und Japan. Denis Matsuev piano Après avoir remporté le 11e Concours International Tchaïkovski en 1998, Denis Matsuev est devenu un virtuose, héritier de la grande tradition pianistique russe. Il se produit depuis avec les plus grands orchestres comme les Berliner Philharmoniker, le London Symphony Orchestra, le Royal Concertgebouw Orchestra, le National Symphony Orchestra, l’Orchestra National de France, l’European Chamber Orchestra ou encore les orchestres russes de légende. Il donne des récitals aux États-Unis, à Londres et à Amsterdam entre autres. Il a collaboré avec des chefs comme Mariss Jansons, Zubin Mehta, Kurt Masur, Paavo Järvi, Antonio Pappano, Charles Dutoit, Myung-Whun Chung, James Conlon ou Mikhael Pletnev. Il est régulièrement invité dans de prestigieux festivals: Verbier et Lucerne, les BBC Proms et l’Edinburgh Festival, les Chorégies d’Orange, La Roque d’Anthéron, le Maggio Musicale Fiorentino, le festival de Montreux ou Stars of the White Nights. Pendant onze années consécutives, Denis Matsuev a assuré une série de concerts intitulée «Denis Matsuev invites…» dans le grand auditorium du conservatoire de Moscou. En 2010, dans l’Avery Fisher Hall, le New York Philharmonic a donné, sous la baguette de Valery Gergiev, son 15 000e concert auquel Denis Matsuev a été convié en tant que soliste. Depuis de 42 Denis Matsuev photo: CAMI nombreuses années, le pianiste dirige plusieurs festivals et projets éducatifs. Depuis 2004, il organise Stars of Baikal à Irkoutsk en Sibérie – en 2009, il a été fait citoyen d’honneur de la ville – et, depuis 2005, il est directeur artistique du festival Crescendo, série d’événements qui ont lieu dans des villes du monde entier de Moscou à Tel Aviv en passant par Paris et New York. En 2010, il a été nommé directeur artistique de l’Annecy Classic Festival, avec pour objectif de rapprocher les cultures musicales russe et française. En 2016, il est devenu directeur artistique et président du comité d’organisation d’un nouveau concours pour jeunes pianistes à Moscou, Grand Piano Competition. Il est également président de la fondation russe New Names dont l’objet est de découvrir et soutenir les enfants doués, en les aidant à développer leur formation musicale dans la région d’Irkoutsk, ville d’origine de Denis Matsuev. En 2007, RCA a publié «Unknown Rachmaninov», un enregistrement largement salué, avant «Denis Matsuev – Concert at Carnegie Hall» en 2009. Sous le label du Mariinsky sont sortis le Troisième Concerto pour piano de Rachmaninov, les Premier et Deuxième Concertos de Chostakovitch, et le Cinquième de Shchedrin, avec Valery Gergiev et l’Orchestra of the Mariinsky Theatre. Parmi les nombreuses récompenses reçues pour ces captations, citons les 5 Star du BBC Music Magazine. En 2013 est sorti l’enregistrement, sous le label RCA, du Deuxième Concerto pour piano de Rachmaninov et de Rhapsody in Blue de Gershwin avec le New York Philharmonic dirigé par son directeur musical Alan Gilbert, ainsi que, sous le label LSO Live, la Symphonie concertante de Szymanowski avec le London Symphony Orchestra sous la baguette de Valery Gergiev. En 2014, les Premier et Deuxième Concertos de Tchaïkovski ont été élus meilleur enregistrement du mois par la revue Gramophone. Denis Matsuev collabore depuis des années avec la Rachmaninov Foundation créée par Alexander Rachmaninov, petit-fils du compositeur. Il a été choisi par la fondation pour donner et enregistrer des pièces inconnues de Rachmaninov sur le propre piano du compositeur et dans la maison de ce dernier, à Lucerne, la Villa Senar. Il a ensuite été directeur artistique de la fondation qui, en 2013 – à l’occasion du 140e anniversaire de la naissance de Rachmaninov –, a présenté une 44 série de concerts dans les plus grandes salles de Russie et d’Europe. Denis Matsuev est lauréat du prestigieux Shostakovich Prize et du Prix National d’arts et de littérature de la Fédération de Russie. Il a été nommé professeur honoraire de l’Université d’État de Moscou. Il est membre du Presidential Council for Culture and Arts, Artiste d’honneur en Russie et, récemment, il est devenu directeur du Public Council du Ministère de la culture russe. Il a été fait Artiste du Peuple de Russie. En 2014, Denis Matsuev s’est produit dans le cadre de la cérémonie de clôture des 22e Jeux olympiques d’hiver de Sochi. En 2014, il a été désigné ambassadeur de bonne volonté par l’UNESCO et, en 2016, ambassadeur de la Russie pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018. Denis Matsuev Klavier Seit seinem Sieg beim Internationalen Tschaikowsky Wettbewerb in Moskau 1998 hat sich der russische Pianist Denis Matsuev zu einem der angesehensten Virtuosen in der großen russischen Klaviertradition entwickelt. Er arbeitet mit renommierten Orchestern wie den Berliner Philharmonikern, dem London Symphony Orchestra, Royal Concertgebouw Orchestra, National Symphony Orchestra, Orchestra National de France, European Chamber Orchestra sowie den großen russischen Orchestern zusammen. Rezitals spielt er u. a. in den USA, in London und Amsterdam. Er spielte unter Dirigenten wie Mariss Jansons, Zubin Mehta, Kurt Masur, Paavo Järvi, Antonio Pappano, Charles Dutoit, MyungWhun Chung, James Conlon oder Mikhael Pletnev. Regelmäßig ist er Gast renommierter Festivals: Verbier und Lucerne, BBC Proms und Edinburgh Festival, Chorégies d’Orange, La Roque d’Anthéron, Maggio Musicale Fiorentino, Festival von Montreux oder Stars of the White Nights. Über einen Zeitraum von elf Jahren verantwortete der Pianist die Konzertreihe «Denis Matsuev invites…» im großen Saal des Moskauer Konservatoriums. 2010 wirkte er in der Avery Fisher Hall unter Valery Gergiev mit dem New York Philharmonic beim 15 000. Konzert des Orchesters mit. Seit vielen Jahren ist Matsuev Leiter verschiedener Festivals und pädagogischer Projekte. Seit 2004 45 organisiert er im sibirischen Irkutsk Stars of Baikal. 2009 wurde er zum Ehrenbürger der Stadt. Seit 2005 ist er künstlerischer Leiter des Festivals Crescendo, das Konzerte in der ganzen Welt präsentiert von Moskau bis Tel Aviv über Paris und New York. 2010 wurde er zum künstlerischen Leiter des Annecy Classic Festivals ernannt, mit dem Ziel der Annäherung der russischen und französischen Musikkultur. Seit 2016 ist er künstlerischer Leiter und Jury-Vorsitzender eines neuen Wettbewerbs für junge Pianisten in Moskau, Grand Piano Competition. Außerdem ist er Präsident der Stiftung New Names, die sich die Entdeckung und Förderung musikalisch besonders begabter Kinder in der Region um Matsuevs Geburtsstadt Irkutsk zum Ziel gemacht hat. 2007 erschien bei RCA das von der Kritik gefeierte Album «Unknown Rachmaninov», 2009 «Denis Matsuev – Concert at Carnegie Hall». Beim hauseigenen Label von Mariinsky erschienen Rachmaninows Drittes Klavierkonzert, das Erste und Zweite Konzert von Schostakowitsch sowie das Fünfte von Shchedrin mit Valery Gergiev und dem Orchester des Mariinsky Theaters. Unter den vielen Auszeichnungen, die Matsuev für seine Einspielungen erhielt, seien fünf Sterne vom BBC Music Magazine genannt. 2013 erschienen bei RCA das Zweite Klavierkonzert von Rachmaninow und die Rhapsody in Blue von Gershwin mit dem New York Philharmonic unter dessen Chef Alan Gilbert sowie beim Label LSO Live die Symphonie concertante von Szymanowski mit dem London Symphony Orchestra unter Valery Gergiev. 2014 wurden die Einspielungen des Ersten und Zweiten Klavierkonzertes von Tschaikowsky durch die Zeitschrift Gramophone zur besten Aufnahme des Monats gekürt. Seit Jahren arbeitet Denis Matsuev mit der von dem Enkel des Komponisten Alexander Rachmaninow gegründeten Rachmaninow-Stiftung zusammen. Er wurde ausgewählt, auf dem Klavier des Komponisten in dessen Wohnhaus, der Villa Senar in Luzern, unbekannte Werke aus dessen Feder zu spielen und aufzunehmen. Infolgedessen wurde er künstlerischer Leiter der Stiftung, die 2013 – anlässlich des 140. Geburtstages Rachmaninows – eine Reihe von Konzerten in den bedeutendsten Sälen Russlands und Europas präsentierte. Denis Matsuev ist Träger des begehrten Schostakowitsch-Preises und des russischen Nationalpreises 46 für Kunst und Literatur. Er ist Honorarprofessor der staatlichen Universität Moskaus, Mitglied des Presidential Council for Culture and Arts, Träger des Titels «Verdienter Künstler Russlands» und kürzlich zum Leiter des Public Council des russischen Kulturministers ernannt worden. 2014 spielte Matsuev im Rahmen der Abschlusszeremonie der 22. Olympischen Winterspiele in ­Sotschi. 2014 wurde er Botschafter der UNESCO und 2016 zum Botschafter der FIFA Weltmeisterschaft 2018 in Russland berufen. George Li piano Vanté par le Washington Post pour sa «prouesse technique stupéfiante alliée à une grande expressivité», le pianiste George Li possède une virtuosité brillante et une grâce naturelle assez inhabituelles pour son âge. Il a remporté la médaille d’argent du Concours International Tchaïkovski en 2015 et a bénéficié en 2016 de l’Avery Fisher Career Grant. Parmi les nombreux prix qu’il a reçus, citons le premier prix des Young Concerts Artists International Auditions en 2010 et le Gilmore Young Artist Award en 2012. Récemment et dans les mois qui viennent, il se produit à plusieurs reprises avec l’Orchestra of the Mariinsky Theatre et Valery Gergiev, le St. Petersburg Philharmonic et Yuri Temirkanov, le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg et Manfred Honeck, le Seattle Symphony et Emmanuel Krivine, l’Utah Symphony et Robert Spano, le Verbier Festival Orchestra et Emmanuel Krivine ou encore aux côtés du Lucerne Festival Orchestra, du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, du hr-Symphonieorchester, du Rotterdam Philharmonic Orchestra, du Sydney Symphony Orchestra, de l’Orchestra National de Lyon, du Malmö Symphony Orchestra et au Grafenegg Festival. Il a également participé au concert d’ouverture du Los Angeles Philharmonic sous la baguette de Gustavo Dudamel. Il se produit en récital au Mariinsky Theatre, au Gasteig à Munich, au Louvre, dans le cadre de l’Emil Gilels Festival à Fribourg, au Seoul Arts Center, au Vladivostok Festival, à l’Asahi et au Musashino Hall de Tokyo, au National Center for the Performing Arts de Pékin, au Ravinia Festival, au Festival de Lanaudière, au Schloss 47 George Li photo: Christian Steiner Elmau, à l’Edinburgh Festival et au Festival de Montreux. George Li a donné son premier concert public au Steinway Hall de Boston à l’âge de 10 ans et, en 2011, il s’est produit devant le président Obama à la Maison Blanche, à l’occasion d’une soirée organisée en l’honneur de la chancelière Angela Merkel. George Li suit actuellement un double cursus proposé par la Harvard University et le New England Conservatory où il étudie auprès de Wha Kyung Nyun. George Li Klavier Von der Washington Post für seine «berauschende technische Brillanz in Verbindung mit außerordentlichem Ausdrucksvermögen» gelobt, gilt der Pianist George Li als einer der virtuosesten und begabtesten Vertreter seiner Generation. 2015 errang er die Silbermedaille des internationalen Tschaikowsky-Wettbewerbs. 2016 profitierte er von einem Avery Fisher Career Grant. Unter den zahlreichen Preisen, die er erhielt, seien der erste Preis der Young Concerts Artists International Auditions im Jahre 2010 und der Gilmore Young Artist Award 2012 genannt. Gegenwärtig spielt er im Rahmen verschiedener Anlässe mit dem Orchester des Mariinsky Theaters und Valery Gergiev, dem St. Petersburg Philharmonic und Yuri Temirkanov, dem Philharmonischen Staatsorchester Hamburg und Manfred Honeck, dem Seattle Symphony und Emmanuel Krivine, dem Utah Symphony und Robert Spano, dem Verbier Festival Orchestra und Emmanuel Krivine sowie dem Lucerne Festival Orchestra, dem Deutschen Symphonie Orchester Berlin, dem hr-Symphonieorchester, Rotterdam Philharmonic Orchestra, Sydney Symphony Orchestra, Orchestra National de Lyon, Malmö Symphony Orchestra sowie des Grafenegg Festivals. Darüber hinaus wirkte er beim jüngsten Eröffnungskonzert des Los Angeles Philharmonic unter Gustavo Dudamel mit. Rezitals spielt er am Mariinsky Theater, im Münchner Gasteig, im Louvre, beim Emil Gilels Festival Freiburg, im Seoul Arts Center, beim Wladiwostok Festival, im Asahi und in der Musashino Hall Tokyo, im National Center for the Performing Arts Peking, beim Ravinia Festival, dem Festival de Lanaudière, auf Schloss Elmau, beim Edinburgh Festival sowie beim Festival 49 de Montreux. Sein erstes öffentliches Konzert gab Li im Alter von zehn Jahren in der Steinway Hall Boston. 2011 konzertierte er im Weißen Haus vor US-Präsident Barack Obama anlässlich einer Soiree zu Ehren der deutschen Bundeskanzlerin Angela Merkel. George Li absolviert gegenwärtig einen Doppelstudiengang an der Harvard University und am New England Conservatory, wo er bei Wha Kyung Nyun studiert. 50 Grands solistes Prochain concert du cycle «Grands solistes» Nächstes Konzert in der Reihe «Grands solistes» Next concert in the series «Grands solistes» 08.03. 2017 20:00 Grand Auditorium Mercredi / Mittwoch / Wednesday Orchestre Philharmonique du Luxembourg Constantinos Carydis direction Claudia Mahnke Judith Gábor Bretz Barbe-Bleue Haydn: Symphonie N° 45 «Abschiedssymphonie» Bartók: Le Château de Barbe-Bleue Grands chefs Prochain concert du cycle «Grands chefs» Nächstes Konzert in der Reihe «Grands chefs» Next concert in the series «Grands chefs» 21.01. 2017 20:00 Grand Auditorium Samedi / Samstag / Saturday London Symphony Orchestra Sir Simon Rattle direction Mahler: Symphonie N° 6 «Tragische» 51 La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site www.philharmonie.lu Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter www.philharmonie.lu your comments are welcome on www.facebook.com/philharmonie Partenaire officiel: Partenaire automobile exclusif: Impressum © Établissement public Salle de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte 2016 Pierre Ahlborn, Président Stephan Gehmacher, Directeur Général Responsable de la publication: Stephan Gehmacher Rédaction: Lydia Rilling, Charlotte Brouard-Tartarin, Dr. Tatjana Mehner, Anne Payot-Le Nabour Design: Pentagram Design Limited Imprimé au Luxembourg par: Imprimerie Centrale Tous droits réservés. 52